Oui, Washington a revu à la baisse les sanctions économiques et commerciales contre Cuba, mais qui bénéficie le plus de ces mesures? Pour le ministère cubain des Affaires étrangères, ce sont plutôt les États-Unis qui en tirent le plus grand profit.
Raul Castro, président du Conseil d’État et du Conseil des ministres de Cuba, était lundi soir aux côtés du président américain Barack Obama pour une conférence de presse conjointe.
L’administration américaine a levé une partie des sanctions à l’encontre de Cuba afin de normaliser les relations bilatérales, bien que l’embargo commercial imposé par le Congrès US il y a plus d’un demi-siècle reste toujours en vigueur.
Or, les assouplissements que Washington a daigné introduire sont plus bénéfiques à la partie américaine qu’au peuple cubain, a estimé la chef du département des États-Unis du ministère cubain des Affaires étrangères Josefina Vidal.
« Nous estimons que les nouvelles mesures avantagent globalement plus les États-Unis que Cuba ou le peuple cubain », a déclaré Mme Vidal lors d’une conférence de presse à La Havane.
Cette démarche américaine est « positive, mais limitée », d’autant plus que certains points de la directive du président Barack Obama représentent « une ingérence dans les affaires intérieures » de l’État cubain, a tenu à souligner la diplomate.
« Le document ne cache pas ses objectifs de booster les changements dans les domaines politique, économique et social, ni ses intentions de poursuivre la réalisation des programmes qui sont une intrusion dans les affaires intérieures du pays », a-t-elle signalé, saluant par ailleurs le fait que les nouvelles mesures prévoient que le gouvernement cubain soit « un interlocuteur légitime et placé sur un pied d’égalité avec les États-Unis ».
Washington a annoncé vendredi 14 octobre l’abaissement des sanctions contre Cuba. La Maison Blanche a levé les interdictions sur les transferts de fonds et a facilité le régime d’exportation des produits.
De plus, le régime d’exportation a été considérablement simplifié pour certains groupes de produits comme les biens de consommation et des produits de l’industrie légère et de l’alimentation, y compris l’alcool.
Les États-Unis et Cuba ont annoncé la normalisation de leurs relations fin 2014. En vertu de cette politique, en 2015, le président américain Barack Obama s’est rendu à Cuba pour une visite historique, les deux pays ont également ouvert des ambassades.
Source: Sputnik