L’afflux de réfugiés souhaitant se rendre en Europe alimente le trafic d’êtres humains en Libye, confrontée au vide du pouvoir, se désole le chef de l’Observatoire libyen des droits de l’homme.
La Libye fait face à une recrudescence inédite du trafic d’êtres humains, constate le chef de l’Observatoire libyen des droits de l’homme, Nesr al-Hauari, dans un entretien accordé à l’agence Sputnik.
«Les groupes armés opérant dans l’Est du pays sont engagés dans la traite d’esclaves, qui affecte les réfugiés souhaitant se rendre en Europe. Ces derniers s’installent dans des camps illégaux avant d’être placés à bord de cargos à destination de l’Europe», raconte M. al-Hauari.
Selon lui, «90% de telles embarcations» finissent par sombrer en raison d’une surcharge. «En conséquence, on découvre tous les jours les corps de pauvres naufragés», relate le chef de l’Observatoire libyen des droits de l’homme.
Cette situation est notamment due à l’absence en Libye d’un pouvoir capable de mettre un terme aux activités des groupes impliqués dans le trafic d’êtres humains et de les traduire en justice, poursuit le responsable.
«Il n’y a ni gouvernement ni armée capable de garder la main sur les frontières libyennes […]. Seules la frontière avec l’Égypte et une partie de la frontière tunisienne peuvent être considérées comme assez protégées, alors que la Libye est bordée par six pays», indique M. al-Hauari.
Source: Sputnik