Le déploiement de missiles THAAD, élément du bouclier antimissile américain, sur le sol sud-coréen, pourrait provoquer une guerre nucléaire dans la région, où la situation est déjà assez tendue, a fait savoir mercredi la Corée du Nord à la veille de la réunion du Conseil de sécurité de l’Onu sur la situation autour de la péninsule coréenne prévue pour vendredi.
« Il est de notoriété publique que les États-Unis placent la péninsule de Corée au bord d’une guerre nucléaire », lit-on dans une déclaration de la représentation nord-coréenne.
Le déploiement par l’administration de Donald Trump de forces armées dans la région « n’intimidera jamais la Corée du Nord », selon le document.
L’intensification des essais de missiles nord-coréens a contribué ces derniers mois à l’aggravation des tensions entre la Corée du Nord et les États-Unis.
Le Président américain Donald Trump s’est dit déterminé à régler — seul, s’il le faut — la question nord-coréenne.
Washington a dépêché le porte-avions USS Carl Vinson et son escorte au large de la péninsule coréenne. Il devrait y arriver d’ici la fin de la semaine.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov a déclaré mercredi que Moscou avait l’intention de condamner les manœuvres militaires américaines dans la péninsule coréenne lors de la prochaine réunion du Conseil de sécurité de l’Onu.
Washington veut ramener la Corée du Nord « sur le chemin du dialogue »
Pour leur part, les Etats-Unis disent vouloir ramener la Corée du Nord « sur le chemin du dialogue », ont indiqué mercredi des ministres américains.
« Nous sommes engagés avec des membres responsables de la communauté internationale pour augmenter la pression sur la Corée du Nord afin de convaincre le régime (de la nécessité) d’une désescalade et de reprendre le chemin du dialogue », ont écrit dans un communiqué le chef du Pentagone, James Mattis, le secrétaire d’Etat Rex Tillerson, et le directeur du Renseignement américain Dan Coats, à l’issue d’une réunion exceptionnelle à la Maison Blanche avec les 100 sénateurs américains et le général Joseph Dunford, le plus haut gradé du pays.
« L’approche du président (Donald Trump) consiste à faire pression sur la Corée du Nord en vue d’un démantèlement de ses programmes nucléaire, de missiles balistiques et de prolifération en resserrant les sanctions économiques et en poursuivant la voie diplomatique avec nos alliés et nous
partenaires régionaux », ont estimé les dirigeants américains.
A l’issue de leur réunion avec les parlementaires américains, MM. Mattis, Tillerson et Coats ont prétendu que « les Etats-Unis recherchaient la stabilité et la dénucléarisation pacifique de la péninsule coréenne ».
« Nous demeurons ouverts à des négociations tournées vers cet objectif. Mais nous restons prêts à nous défendre et défendre nos alliés », ont-ils martelé, réitérant la position qu’avait déjà adoptée l’administration de Barack Obama à l’égard de la Corée du Nord et ses programmes nucléaire et balistique condamnés par des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
Lors d’un déjeuner lundi à la Maison Blanche avec des ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité, le président Trump a été très clair: il sera le président qui « s’occupera de la Corée du Nord », y compris par une action militaire si la Chine ne parvient pas à contrôler Pyongyang, a rapporté un diplomate du Conseil de sécurité.
La Corée du Nord avait été impliquée entre 2003 et 2009 dans des négociations à six avec la Corée du Sud, le Japon, la Russie, les Etats-Unis et la Chine.
Avec Sputnik + AFP