Une délégation de cheikhs druzes de Syrie s’est rendue en Palestine occupée, pour la première fois depuis une cinquantaine d’années.
A bord de trois bus blancs escortés par des véhicules militaires israéliens, les religieux, au nombre de quelques dizaines, ont traversé la ligne de cessez-le-feu à Majdal Shams, dans la partie du Golan occupée par Israël peu avant 11H30 (09H30 GMT), ont rapporté des journalistes de l’AFP.
Une source proche ayant requis l’anonymat, a indiqué que « l’armée israélienne a empêché la délégation d’emporter ses téléphones portables et a empêché les journalistes de s’approcher d’eux pendant leur rassemblement ».
Selon une source au sein de la communauté druze, ils doivent se rendre dans le nord, à Julis, pour y rencontrer le chef religieux des druzes d’Israël, cheikh Mowafaq Tarif, avant d’aller prier près de Tibériade au site du tombeau de prophète Chouaïb.
La délégation participera également à l’inauguration d’un siège religieux dans le village d’Al-Buqai’a, dans le nord de la Palestine occupée, demain samedi, selon le programme d’invitation dirigé par Cheikh Tarif.
Cette visite a toutefois rencontré « une forte opposition » au sein de la communauté druze syrienne, selon une source druze.
Les habitants du village syrien de Hadar ont condamné cette visite. Dans un communiqué, les habitants ont déclaré qu’Israël exploite une visite religieuse pour semer la division au sein de la communauté druze et cherche à l’utiliser comme ligne défensive pour atteindre ses intérêts expansionnistes.
Ils ont souligné que les crimes de l’occupation sur le plateau du Golan occupé, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ne peuvent être ignorés, soulignant que leur allégeance revient au peuple syrien et accusant les cheikhs qui ont fait la visite « qu’ils ne représentent personne d’autre qu’eux-mêmes ».
Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre, Israël a envoyé des troupes dans la zone tampon démilitarisée du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie, à la lisière de la partie de ce plateau occupée par Israël depuis la guerre de 1967, et annexée en 1981. Son armée a occupé la position militaire syrienne à Jabal al-Cheikh (Mont Hermon) et contrôle désormais des centaines de kilomètres carrés du sud syrien dans les trois gouvernorats de Souweida, Quneitra et Deraa.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est érigé en protecteur des druzes. Au début du mois, il avait demandé à son armée de se préparer à défendre les habitants druzes de Jaramana où des affrontements ont eu lieu entre les forces du nouveau régime et des hommes armés druzes.
Dimanche, le ministre de la Défense, Israel Katz, a annoncé que les Druzes syriens seraient bientôt autorisés à travailler en « Israël ».