Le dirigeant de facto de la Syrie, Ahmad al-Chareh, qui a pris le pouvoir le 8 décembre après la chute de Bachar el-Assad, a été nommé mercredi « président » intérimaire dans un pays.
Annonçant la dissolution de l’ancien Parlement et le gel de la Constitution de 2012, les nouvelles autorités syriennes ont indiqué que M. al-Chareh était chargé de former un « conseil législatif intérimaire pour la période de transition », dont la durée n’a pas été précisée.
Ces mesures, publiées par l’agence de presse officielle Sana, interviennent à l’issue d’une rencontre mercredi soir entre Ahmad al-Chareh et plusieurs chefs de factions armées ayant participé à l’offensive contre l’ancien pouvoir.
Soutenu par le Turquie et le Qatar, Ahmad al-Chareh est chargé de « la présidence du pays durant la période de transition. Il assumera les fonctions de président » et « représentera » la Syrie « dans les forums internationaux », ont annoncé les autorités.
Par ailleurs, « tous les groupes armés, les organes politiques et civils se réclamant de la révolution, sont dissous, et doivent être intégrés aux institutions de l’Etat », a annoncé le communiqué publié par un porte-parole militaire, le colonel Hassan AbdelGhani, cité par l’agence Sana.
Mercredi soir, les nouvelles autorités ont dissous le parti Baas, qui a gouverné la Syrie pendant plus de 60 ans.
La même source a également annoncé « la dissolution de l’armée du régime », en vue de « la reconstruction de l’armée syrienne ».
De même, « toutes les agences de sécurité affiliées à l’ancien régime » sont dissoutes, le pouvoir s’engageant à « former un nouvel appareil sécuritaire qui préservera la sûreté des citoyens ».
« Immense responsabilité »
Après la chute de Bachar el-Assad, un nouveau gouvernement a été nommé pour diriger le pays pendant une « période transitoire » de trois mois.
Ahmad al-Chareh reçoit très régulièrement des délégations diplomatiques étrangères de haut rang, arabes et occidentales. Il a également accordé plusieurs entretiens à des médias étrangers.
Al-Chareh avait déjà estimé dans une interview avec la chaîne saoudienne al-Arabiya fin décembre que la tenue de toute élection en Syrie « pourrait prendre quatre ans », tout comme la rédaction d’une nouvelle Constitution pourrait durer « deux ou trois ans ».
Son pouvoir plaide pour une levée des sanctions occidentales qui pèsent sur la Syrie, imposées du temps de l’ancien président Assad.
Il a à maintes reprises rassuré l’Occident qu’il n’entend pas ouvrir de conflit avec ‘Israël’ qui a occupé de larges pans des territoires syriens après la chute d’Assad.
Raison pour laquelle, l’Union européenne s’est accordée lundi sur une « feuille de route » pour assouplir les sanctions, emboitant le pas à Washington qui a annoncé un allègement temporaire pour éviter d’entraver les services de base, comme la « fourniture d’électricité, d’énergie, d’eau, l’assainissement », ou encore l’aide humanitaire.