Le Canada a répertorié comme « entité terroriste » le mouvement de résistance populaire yéménite Ansarullah, critiquant entre autres les opérations anti-israéliennes du groupe.
Le ministre canadien de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, l’a annoncé, le lundi 2 décembre, prétendant que cette mesure « contribue à nos efforts pour lutter contre le terrorisme à l’échelle mondiale et harmoniser les mesures du Canada avec celles de nos alliés ».
Il a accusé Ansarullah d’avoir commis des « actes d’extrémisme violent et de terrorisme », ajoutant : « Nous continuerons à prendre des mesures pour freiner la propagation de ces activités à l’échelle internationale et pour empêcher les menaces contre le Canada, ses citoyens et ses intérêts à travers le monde. »
Ces commentaires interviennent malgré la contribution efficace du mouvement yéménite à la lutte contre les groupes terroristes takfiristes à travers le Yémen, à savoir Daech et al-Qaïda.
Le gouvernement canadien a quant à lui publié un communiqué prétendant qu’Ansarullah était un « groupe terroriste » impliqué dans des « actes d’insurrection » depuis le début des années 2000.
Il a allégué que le mouvement avait tenté de « renverser » les anciens responsables du Yémen, notamment l’ancien président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui a démissionné en 2014 à la suite d’un conflit politique et s’est enfui en Arabie saoudite un an plus tard, après quoi Ansarullah s’est mis à gérer les affaires du Yémen en l’absence d’une administration fonctionnelle.
Le communiqué a également souligné les opérations anti-israéliennes du mouvement, qui ont notamment ciblé les navires israéliens ainsi que les navires qui transportent des marchandises, notamment des armements militaires vers la Palestine occupée.
À noter que le groupe de résistance yéménite vise par ses opérations à accroître la pression économique sur Tel-Aviv pour qu’il mette fin à sa guerre génocidaire contre la bande de Gaza qui a jusqu’à présent coûté la vie à au moins 44 466 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants.
Par ailleurs, Ottawa a accusé Ansarullah d’entretenir des « liens étroits » avec le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) et le mouvement de résistance libanais Hezbollah.
Le CGRI et les mouvements de résistance régionaux, dont le Hezbollah, ont cependant affirmé à de nombreuses reprises que les organisations antiterroristes et de résistance de la région travaillent indépendamment les unes des autres et ne sont pas soumises aux ordres des autres.
Le gouvernement canadien a déjà inscrit les noms du CGRI et du Hezbollah sur la liste des « entités terroristes », en dépit de leur contribution indispensable à la lutte contre le terrorisme soutenu par l’étranger dans la région.
En réaction à la décision prise contre le CGRI en juin, l’ancien porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a déclaré : « Cette mesure irresponsable s’inscrit dans la lignée de la voie erronée que les législateurs canadiens ont suivie au cours de la dernière décennie sous l’influence du régime sioniste [d’Israël] et de certains groupes qui sont des parias et n’ont aucun statut ni aucune valeur. »
Source: Avec PressTV