Dans son discours mardi, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a parlé des usines israéliennes situées au nord de la Palestine, dont le coût est estimé à plus de 130 milliards de dollars et qui pourraient « toutes s’en aller en une demi-heure » dans le cas de l’élargissement de la guerre. C’est la première fois que le numéro un du Hezbollah brandit la menace contre le secteur économique israélien.
Selon le journal libanais al-Akhbar, Les grandes entreprises en Israël ont un grand nombre de bureaux et de sièges sociaux dans le centre, mais concentrent leurs usines et leurs chaînes de production dans le nord. Les terres y sont moins chères et elles y disposent de l’avantage de profiter des subventions fournies par le gouvernement, et du faible coût de la main-d’œuvre par rapport aux régions centrales.
Le journal rapporte que 132 établissements économiques d’une valeur de 156,4 milliards de dollars sont situés à une profondeur similaire du sud du Litani dans la région nord de la Palestine occupée.
60 % de l’énergie de raffinage de l’entité sioniste est concentrée dans les raffineries de pétrole de Bazan dans cette région.
Ce sont les centrales électriques du Nord, dont Orot Rabin, la plus grande d’Israël qui fournissent de l’électricité à 2,5 millions de foyers israéliens
Le poids économique du Nord comprend également l’entreprise ISCAR, le plus grand fabricant mondial d’outils de coupe de métal et de tours en métal dur, ainsi que la société Plassim qui est le plus grand fabricant de tuyaux en plastique pour les infrastructures.
S’ajoute également la plus grande entreprise de systèmes hydrauliques en Israël Aizinberg Hydraulics, qui fournit des machines dans les grandes installations industrielles, les moteurs électriques, les remorques et certainement ce qui entre dans les industries militaires.
Manifestement, la sécurité alimentaire des Israéliens dépend lourdement du nord. Dagon, la société mère de Makhzen en Israël, renferme 80 % des stocks de céréales et de blé de l’entité, estimés à 3 millions de tonnes. Se trouvent aussi dans le nord Adom Adom, qui domine 40 % du marché total de la viande d’Israël, Tnuva, le plus grand transformateur alimentaire qui contrôle 70 % des ventes du marché des produits laitiers, et Barkan, le premier et le plus ancien établissement vinicole, qui exporte 15 millions de bouteilles par an. Ce qui représente environ 50 % du vignoble.
Et l’industrie militaire
Le gros de l’industrie militaire israélienne aussi semble concentré au nord de l’entité sioniste. L’institut de recherche libanais U-Feed a recensé une vingtaine d’usines, dont celles affiliées aux sociétés suivantes :
Elbit, qui fournit les systèmes de combat des forces terrestres, aériennes et maritimes dans les domaines électronique, photoélectricité, l’artillerie, l’aviation, le laser et les drones.
La Société de construction et de fabrication des navires israéliens ltd, dont les Sa‘ar4, SAR 4.5, Shildag, SAR62, petites corvettes et SAR72
La Cyclone Manufacturing Inc, qui fabrique les carcasses des avions militaires
Leshem Institute qui développe et produit les systèmes du Dôme de fer et de Fronde de David
Theradion Rafael pour les activités cybernétiques, l’intelligence artificielle et les datas énormes.
Rafael pour les systèmes de combat sophistiqués et limités qui fournit les armements et les systèmes de défense active
Metalcore Industries Ltd pour importer les matières premières pour l’industrie aériennes spatiale et de défense
La Société Metal Assemblies qui fournit les systèmes de communication et les systèmes militaires et de traitement des plaques métalliques des véhicules militaires
La société Emtan Karmiel pour produire les armes légères et les fusils des armées
Soltam Systems, Ltd pour la fabrication des systèmes d’artillerie et des munitions
U-Feed a également cité le laboratoire DOV , le CPC Hi Technoloies, Polycart Technologies, Hatehof Ltd, Apollo Power, Bet Shemesh Engines Ltd, Maradin Ltd,…
En cas d’élargissement de la guerre, les autorités craignent le plus de ce qui pourrait advenir des réservoirs d’ammoniac de Haïfa.
Selon les données fournies par le Comité Shabbir, formé par le ministère israélien de la Protection de l’environnement dans le cadre du processus d’élaboration des leçons de la Seconde Guerre du Liban, toute frappe sur l’usine chimique du groupe ICL dans le nord pourrait faire 70 000 victimes dans un rayon de 8,2 kilomètres.
Le lourd fardeau sur l’économie
Dans son numéro du 7 août dernier, le quotidien français Les Échos constate que le fardeau de la guerre se fait déjà sentir sur l’économie israélienne, après 10 mois de guerre.
Il estime que presque tous les secteurs de la high-tech, notamment pour la cybersécurité, souffrent. il rapporte les prévisions de la Coface-BDI selon laquelle 60.000 entreprises devraient mettre la clé sous la porte cette année, soit 50 % de plus que durant une année « normale ».
Une bonne partie des entreprises ont été confrontées à des pénuries de main-d’œuvre en raison de la mobilisation de plus de 250.000 réservistes et de l’interdiction de séjour de plus de 100 mille palestiniens qui n’a pu être remédiée par la main d’œuvre en provenance de pays asiatiques.
Le journal évoque l’embargo décrété par la Turquie pour ses exportations en Israël, et la perturbation du flux des importations en provenance de Chine due aux attaques des forces armées yéménites en mer Rouge et mer d’Oman.
Sachant aussi que le secteur touristique a été le plus touché en raison de la chute de 76% du nombre des visiteurs.
Alors que le ministère israélien des Finances avait estimé à 67 milliards de dollars le coût de la guerre, la facture risque bien de s’alourdir en cas de conflit régional, prévient Les Échos.
Source: Divers