Mercredi, le magazine américain Foreign Policy a révélé « l’existence de graves problèmes dans le commandement et le contrôle de l’ armée israélienne », soulignant que « malgré sa réputation d’armée professionnelle qui se targue d’être l’institution militaire la plus éthique dans le monde, il n’empêche que la campagne qu’elle a lancée à Gaza a révélé l’existence de graves problèmes ».
Alors « qu’ Israël poursuit ses opérations à Rafah et pénètre dans le centre-ville, les questions persisteront quant à l’utilisation d’équipements militaires américains, comme cela s’est produit lors de la désastreuse frappe aérienne israélienne, le 26 mai dernier, sur un camp de Rafah, qui a entraîné le mort de 45 personnes, un des crimes perpétrés avec des munitions américaines », selon le magazine.
Et de souligner : « D’un point de vue stratégique, la situation régionale reste à haut- risque, car les attaques du Hezbollah contre Israël en mai dernier ont été les plus intenses depuis octobre 2023, et l’ armée israélienne a ensuite mis en garde contre une action militaire offensive contre le Liban ».
« Il est clair », selon Foreign Policy, « qu’il existe une large marge d’escalade . Cela revient à l’apparente absence d’une chaîne de commandement appropriée en Israël : un problème encore plus urgent, dans lequel le soutien américain et les armes sont étroitement liés ».
Le magazine mentionne un certain nombre de cas qui indiquent clairement des problèmes de commandement et de contrôle au sein de l’armée israélienne:
Premièrement, Tsahal a imputé la mort de sept volontaires de World Central Kitchen lors d’une frappe de drone début avril à des officiers de niveau intermédiaire, suggérant que les structures de commandement et de contrôle de Tsahal « ne sont pas solides ».
Deuxièmement, fin février, le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevy, a publiquement exhorté ses soldats à ne pas se filmer en train de commettre des crimes de guerre, ce qui indique que l’armée israélienne est confrontée à des problèmes majeurs pour maintenir la discipline et que de tels comportements se poursuivent , malgré les avertissements de Halevy.
Troisièmement, les militaires israéliens ont été accusés de manière crédible par des détenus et des groupes de défense des droits de l’homme d’avoir torturé des détenus palestiniens tout au long de la guerre.
Elle a ajouté que les membres de l’armée israélienne étaient, et sont toujours, engagés dans des activités qui indiquent l’existence d’un grave problème dans la chaîne de commandement de l’armée, énumérant trois facteurs qui expliquent ce phénomène, à savoir : la présence d’un environnement politico-militaire permissif, la doctrine militaire israélienne et le fait que l’armée israélienne est une armée qui repose sur l’enrôlement obligatoire.
Sur la base de ce qui précède, Foreign Policy se demande si « Israël » est responsable des atrocités commises par son personnel militaire.
Une violation du droit international humanitaire
Le magazine a indiqué que certains diront que ce n’est pas le cas et que les atrocités décrites ci-dessus sont le résultat d’un petit nombre de mauvais acteurs et/ou d’erreurs, mais que les États sont légalement responsables des actions de leurs soldats. Cette position indique également que le gouvernement israélien est inefficace dans la gestion des forces et donc de la guerre.
Par conséquent, « on ne peut pas lui faire confiance en ce qui concerne les armes américaines, que ce soit en raison du risque qu’ Israël commette des crimes de guerre, ou en raison de ses actions imprudentes qui pourraient étendre davantage le conflit dans toute la région, comme cela s’est produit en avril 2017.
Mais, selon Foreign Policy, si le gouvernement israélien « a un contrôle total sur ce qui se passe – c’est-à-dire qu’il dirige ou permet ces atrocités – alors il s’agit, dans une plus grande mesure, d’une violation du droit international humanitaire et du droit international humanitaire.
Quoi qu’il en soit, cela pose un problème aux décideurs politiques américains, qui continuent de fournir des équipements aux militaires israéliens, rendant les États-Unis complices de toute violation des droits de l’homme commise en utilisant ces armes et ces fournitures.
Le magazine concluait son article en s’interrogeant : « Si l’armée israélienne ne peut pas contrôler ses soldats, comment pouvons-nous espérer que le peuple américain continue à la financer et à l’armer ? »
Source: Médias