L’experte des Nations unies ayant affirmé qu’il existait des motifs raisonnables » de croire qu’Israël avait commis plusieurs « actes de génocide » à Gaza a affirmé, le mercredi 27 mars, avoir reçu des « menaces » mais assure ne pas vouloir démissionner.
« J’ai toujours été attaquée depuis le début de mon mandat » en 2022, a déclaré la Rapporteure spéciale l’ONU sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, lors d’une conférence de presse.
« Je ne dis pas que c’est agréable » et « il m’arrive de recevoir des menaces mais qui jusqu’à présent n’ont pas nécessité de précautions supplémentaires », a affirmé l’experte, dont le dernier rapport est sorti lundi.
‘Israël’ l’a interdite d’entrée dans les territoires occupés et des ONG pro-israéliennes ont appelé à sa démission.
Mardi un grand nombre de pays, pour la plupart arabes et musulmans mais aussi d’Amérique latine, lui ont apporté son soutien.
L’experte, qui est mandatée par le Conseil des droits de l’homme mais ne s’exprime pas au nom de l’organisation, a affirmé être sous « pression » mais a assuré que cela ne changeait rien à son travail : « Cela m’exaspère, cela me saoule bien sûr, mais cela me pousse encore plus à ne pas céder ».
« Il se peut que je décide à un moment donné de me retirer simplement parce que j’ai aussi une vie privée dont j’aimerais profiter, mais ce ne sera pas parce que j’ai été diabolisée ou maltraitée », a affirmé Mme Albanese.
« Présence internationale de protection »
Selon ‘Israël’, son rapport fait partie « d’une campagne visant à saper l’établissement même de l’Etat juif », et les Etats-Unis ont dit n’avoir « aucune raison de croire qu’Israël ait commis des actes de génocide à Gaza ».
Mercredi, le porte-parole du département d’Etat Matthew Miller, a souligné que son pays s’oppose « depuis longtemps » à l’existence même du mandat de ce Rapporteur qui, selon eux, « n’est pas productif ».
Mme Albanese réclame une « présence internationale de protection » et des mesures contre ‘Israël’, dont des sanctions économiques et un embargo sur les armes.
Elle affirme que « le génocide a déjà été commis » mais « on peut encore sauver des vies et on peut encore arrêter la descente vers l’abîme ».
« Nous savons qui est le principal soutien politique et économique d’Israël. Les regards sont tournés vers les Etats-Unis, mais il y a d’autres Etats », a-t-elle affirmé, indiquant qu’elle entendait examiner les questions de responsabilité et de complicité dans un prochain rapport.
Rappelons que le Hamas a lancé une offensive surprise et massive, le samedi 7 octobre, contre les colonies de l’enveloppe de Gaza, en riposte aux agressions israéliennes continues contre le peuple palestinien en Cisjordanie occupée et à la profanation de la mosquée Al-Aqsa.
L’opération Déluge d’Al-Aqsa a entrainé la mort de 1400 colons et soldats israéliens et la capture de 200 autres, en vue de les échanger avec les milliers de Palestiniens incarcérés dans les geôles de l’occupation.
Par contre, les autorités d’occupation se sont vengées des civils, en bombardant les quartiers résidentiels, les hôpitaux, les écoles, les mosquées et les églises à Gaza.
Au moins 32000 Palestiniens sont tombés en martyre, dont 75% de femmes et d’enfants, selon le ministère palestinien de la Santé.