La Malaisie s’est retirée du salon du Livre de Francfort organisée cette année accusant les organisateurs de s’aligner sur la position israélienne dans le conflit en cours.
Cette décision a été prise après le report par l’association Litprom, de la cérémonie de remise des prix qui devait être décernée à l’autrice palestinienne Adania Shibli pour son ouvrage « Un détail mineur » qui revient sur un viol et un meurtre, perpétrés par des soldats israéliens en 1949.
Litprom a annoncé qu’elle n’organiserait finalement pas de cérémonie au salon, comme elle le fait généralement, « en raison de la guerre déclenchée par le Hamas », tout en assurant chercher « un format et un cadre appropriés pour l’événement à un moment ultérieur ».
Lundi soir, le ministère malaisien de l’Éducation a déclaré dans un communiqué que « le ministère ne fermera pas les yeux sur les violences commises par Israël en Palestine, qui violent clairement les lois internationales et les droits de l’homme ».
Il a ajouté : « La décision (de se retirer) est conforme à la position de solidarité et de soutien total du gouvernement à la Palestine ».
La Malaisie, un important pays économique asiatique à majorité musulmane, soutient depuis longtemps la cause palestinienne.
Ce mardi, le Premier ministre Anwar Ibrahim a appelé à « l’arrêt immédiat des bombardements sur Gaza et l’ouverture d’un couloir humanitaire », à la suite d’une conversation téléphonique avec le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh.
Ibrahim a assuré à Haniyeh que les Malaisiens sont « solidaires du peuple palestinien et de Gaza dans la bataille Déluge d’al-Aqsa ».
Anwar a annoncé plus tôt cette semaine qu’il « n’était pas d’accord avec les pressions occidentales pour dénoncer le Hamas ».
« Complètement solidaire d’Israël »
Les organisateurs du salon, qui ouvre mercredi dans la métropole de l’ouest de l’Allemagne ont rapidement condamné ce qu’ils considèrent être « une attaque meurtrière du Hamas contre Israël ».
La Foire est « complètement solidaire d’Israël », a déclaré son directeur Jürgen Boos dans un communiqué.
Le programme a été, dans la foulée, réorganisé afin de donner aux voix juives une place prédominante.
600 protestataires
Selon l’AFP, ce report est mal passé : plus de 600 personnes du monde la littérature et de l’édition ont publié lundi une lettre ouverte de protestation.
Parmi les signataires de la lettre figurent notamment le romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah et l’écrivaine polonaise Olga Tokarczuk, tous deux lauréats du prix Nobel de littérature, et d’autres écrivains dont le congolais Emmanuel Dongala et la Canadienne Naomi Klein, selon la lettre obtenue par l’AFP.
Les organisateurs « ferment l’espace à une voix palestinienne », selon ce texte.
« La Foire du livre de Francfort a la responsabilité de créer des espaces permettant aux écrivains palestiniens de partager leurs pensées, leurs sentiments et leurs réflexions sur la littérature en ces temps terribles et cruels, sans les fermer », ajoute-t-il.
Selon les médias algériens, l’écrivain algérien, Saïd Khatibi, a indiqué qu’il ne prendra pas part aux événements de la Foire de Livre de Francfort.
Retrait de maisons d’édition arabes
Plusieurs groupes d’édition arabes ont par ailleurs annoncé vouloir boycotter le salon qui se déroule de mercredi à dimanche.
Parmi ces derniers, l’Autorité du livre de Charjah, aux Émirats arabes unis, a déclaré défendre « le rôle de la culture et des livres pour encourager le dialogue et la compréhension entre les peuples ».
L’Association des éditeurs des Émirats a publié une déclaration similaire, tandis que le journal National, basé aux Émirats arabes unis, a rapporté que l’Association des éditeurs arabes d’Égypte s’était également retirée.
Source: Divers