Le ministère des Affaires étrangères du Niger a donné 48 heures à l’ambassadeur de France pour quitter le pays.
Dans un communiqué, le ministère a confirmé qu’en raison « du refus de l’ambassadeur de France à Niamey de répondre à son invitation à un entretien aujourd’hui » et « d’autres actions du gouvernement français contraires aux intérêts du Niger », les autorités ont décidé de retirer leur approbation de l’accréditation de l’Ambassadeur Sylvain Etty.
Il est à noter que la France a exprimé son soutien au président déchu du Niger, Mohamed Bazoum, considéré comme l’homme numéro un de Paris dans la région du Sahel africain, depuis qu’il a été destitué par le Conseil militaire, dirigé par le général Abdel Rahman Chiani, il y a environ un mois.
Au lendemain du limogeage du président, la France a refusé de reconnaître les nouvelles autorités, soulignant que « le seul président du pays est Mohammed Bazoum, démocratiquement élu ».
Le 28 juin, le ministère français des Affaires étrangères a appelé la communauté internationale à rétablir « sans délai » l’ancien régime de Niamey.
Après que le conseil militaire du Niger a fermé l’espace aérien, un avion militaire français a atterri dans le pays, selon le porte-parole du conseil, Amadou Abderrahmane.
De même, le ministère français des Affaires étrangères a annoncé que Paris avait suspendu toutes ses activités visant à apporter « une aide au développement et un soutien budgétaire » au Niger, après que le Conseil de défense a rencontré le président français Emmanuel Macron.
Le conseil militaire du Niger a accusé la France « de vouloir intervenir militairement pour rétablir Bazoum dans ses fonctions », ajoutant que « Paris, avec la complicité de certains Nigériens, avait rencontré l’état-major de la Garde nationale au Niger pour obtenir les autorisations politiques et militaires nécessaires ».
Après avoir été accusée de chercher à intervenir militairement au Niger, l’ambassade de France à Niamey a annoncé préparer une évacuation aérienne de ses ressortissants.
Suite aux sanctions généralisées imposées par les partenaires régionaux et occidentaux du Niger, dont la France, à ce pays africain, ce dernier a cessé de diffuser deux chaînes d’information officielles françaises, France 24 et Radio France Internationale (RFI), une décision dénoncée par le ministère Français des Affaires étrangères.
De même, le conseil militaire du Niger a annulé un certain nombre d’accords de coopération militaire avec Paris et a annoncé la fin des missions des ambassadeurs du pays en France, aux États-Unis d’Amérique, au Nigeria et au Togo.
En revanche, l’ancienne puissance coloniale du Niger a rejeté cette procédure, estimant que « seules les autorités de Bazoum sont habilitées à annuler les accords ».
Le 9 août, le conseil militaire du Niger a déclaré « l’état d’alerte », après une attaque française contre un site de la Garde nationale et une violation de l’espace aérien du pays.
Le conseil militaire a déclaré que l’armée française a attaqué une position des forces armées pour « libérer ses alliés terroristes », expliquant que « l’armée française a attaqué une position de la Garde nationale dans la région de Liptako Gorm et a libéré 16 terroristes emprisonnés ».
Il y a quelques jours, l’Algérie a refusé d’accorder à la France l’autorisation de traverser l’espace aérien algérien pour mener une attaque imminente sur le Niger, et la radio publique algérienne a rapporté, selon des sources qu’elle a qualifiées de » fiables », que l’intervention militaire « est imminente et les arrangements militaires sont prêts ».
Face au refus algérien, la France s’est tournée vers le Maroc pour demander l’autorisation pour ses avions militaires de traverser son espace aérien, et Rabat a accédé à cette dernière demande.
Populairement, les Nigérians expriment leur soutien au conseil militaire au pouvoir au Niger, à travers des manifestations condamnant la présence française et étrangère dans le pays et rejetant toute intervention militaire contre les autorités militaires.
Le Niger est le septième fournisseur d’uranium au monde et, selon les données de l’Association nucléaire mondiale (WNA), le Niger, qui possède les réserves de minerai d’uranium les plus élevées d’Afrique, a produit 2,02 tonnes d’uranium l’année dernière.
La France a besoin de 7 800 tonnes d’uranium naturel par an pour faire fonctionner 56 réacteurs de 18 centrales nucléaires, et elle s’approvisionne en uranium de son ancienne colonie, le Niger, depuis près de 50 ans, ce qui signifie que les transformations que connaît le Niger ne sont pas dans l’intérêt de Paris.
Source: Médias