Un nouvel autodafé du Coran est prévu, ce lundi 31 juillet, devant le parlement suédois.
« Salwan Momika et Salwan Najem continueront à bruler les exemplaires du livre saint des musulmans tant qu’il n’y a pas des interdictions de la part des autorités suédoises », rapporte le quotidien Expressen.
La manifestation, prévue à 13H00 (11H00 GMT) selon le permis daté de samedi, intervient alors que les relations entre Suède et plusieurs pays du Proche-Orient se sont détériorées après plusieurs profanations du Coran. L’Arabie saoudite et l’Irak ont appelé à une réunion extraordinaire, attendue lundi, de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) pour traiter de la profanation du Coran en Suède et au Danemark.
Pour sa part, le quotidien Aftonbladet a indiqué que la police suédoise a reçu au moins trois demandes supplémentaires de rassemblements publics dans la capitale Stockholm au cours des trois prochaines semaines, dont le but est de bouter le feu à nouveau à des exemplaires du Coran.
Une des demandes concerne un rassemblement pour brûler le livre sacré de l’Islam devant l’ambassade iranienne jeudi, un autre le 10 août à Norsborg, au sud de la province de Stockholm, et dans la capitale.
Au niveau officiel, le Premier ministre suédois Ulf Kristersson s’est contenté de faire part de son inquiétude sur le sujet. « Il craint que quelque chose de grave puisse arriver si les manifestations sont maintenues. Je suis très inquiet au sujet de ce vers quoi cela peut mener ».
Le Danemark veut limiter les manifestations prévoyant des profanations du Coran
Cependant, le gouvernement danois a annoncé, le dimanche 30 juillet, vouloir limiter d’éventuelles nouvelles manifestations prévoyant des profanations du Coran, qui ont attisé les tensions avec le monde musulman, mettant en avant les problèmes de sécurité qu’elles impliquent.
Plusieurs manifestations récentes en Suède ou au Danemark impliquant des autodafés ou autres profanations du livre sacré musulman ont soulevé des tensions diplomatiques entre les deux pays scandinaves et plusieurs pays musulmans.
Soulignant que de telles manifestations faisaient le jeu des extrémistes et semaient la division, le gouvernement danois entend « explorer » la possibilité d’intervenir dans des situations « où, par exemple, d’autres pays, cultures et religions sont insultés, et qui peuvent avoir des conséquences négatives importantes pour le Danemark, notamment en matière de sécurité », a écrit le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le ministère danois des Affaires étrangères note que les manifestations ont « atteint un niveau où le Danemark, dans de nombreuses régions du monde, est perçu comme un pays qui facilite l’insulte et le dénigrement des cultures, religions et traditions d’autres pays ».
Selon lui, le « but principal » de certaines de ces manifestations est de provoquer et « pourrait avoir des conséquences importantes ».
Fin juillet, l’Égypte, l’Arabie Saoudite et l’Iran ont convoqué les représentants des missions diplomatiques suédoises dans leur pays. L’Algérie a également convoqué les représentants du Danemark.
Fin juin, Salwan Momika, un Irakien chrétien de 37 ans réfugié en Suède et ayant des relations avec le Mossad israélien, avait mis le feu à des pages du Coran à l’extérieur de la principale mosquée de Stockholm.
La semaine dernière, il a de nouveau piétiné et mis en pièces un exemplaire du livre saint islamique devant l’ambassade d’Irak.
En réaction à l’autorisation donnée par la police suédoise à la tenue de cet événement, des centaines d’Irakiens ont envahi et mis le feu à l’ambassade de Suède à Bagdad.
L’ambassadrice suédoise a été expulsée d’Irak et l’Iran qui a indiqué qu’il n’accepterait pas de nouvel ambassadeur du pays scandinave sur son territoire.