Des habitants de la capitale soudanaise, Khartoum, ont rapporté que « des affrontements ont éclaté aujourd’hui, mercredi, entre les deux parties au conflit, soit l’armée et les forces de soutien rapide dans la ville, menaçant l’effondrement d’un cessez-le-feu fragile visant à permettre l’arrivée de l’aide et ouvrant la voie à une trêve de plus longue durée, après qu’elle ait été violée à plusieurs reprises.
Ils ont ajouté que des colonnes de fumée noire ont été aperçues s’élever dans le ciel dans le centre-ouest de Khartoum, et des bombardements ont été entendus près d’un camp de l’armée soudanaise au sud de Khartoum.
Des affrontements et des tirs d’artillerie ont été entendus à Bahri, l’une des trois villes qui composent l’Etat de Khartoum.
Des témoins dans la ville d’Omdurman ont déclaré qu’un avion de chasse de l’armée avait été abattu et les Forces de soutien rapide ont publié des clips vidéo montrant l’incident.
Auparavant, des habitants avaient signalé des tirs d’artillerie près de la base militaire de Wadi Sayedna, à la périphérie d’Omdurman.
L’accord de cessez-le-feu est surveillé par l’Arabie saoudite et les États-Unis, ainsi que par les deux parties au conflit. L’accord de cessez-le-feu est intervenu après d’intenses combats à Khartoum durant cinq semaines, et la violence s’est propagée à d’autres régions du pays, comme la région du Darfour dans l’ouest du Soudan.
Les combats entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide ont exacerbé une crise humanitaire, contraint plus de 1,3 million de personnes à fuir leur foyer et menacent de déstabiliser l’ensemble de la région.
Le cessez-le-feu a apporté un calme relatif aux combats à Khartoum mardi, bien qu’il n’y ait eu aucun signe d’une augmentation rapide du travail de secours humanitaire.
L’Arabie saoudite et les États-Unis ont déclaré mardi soir que des représentants du Comité de suivi et de coordination travaillaient pour « inclure les dirigeants des deux parties au Soudan pour parler des allégations de violations du cessez-le-feu ».
Plus tôt dans la journée, le département d’État américain a confirmé, dans un communiqué, que le personnel de l’ambassade américaine à Khartoum avait détruit un nombre indéterminé de passeports de citoyens soudanais, avant de les évacuer du Soudan le mois dernier.
Selon le Washington Post, cette décision a déclenché une tempête de colère et de peur chez certains Soudanais au pays et à l’étranger, accusant Washington de suivre une « politique dure qui expose les gens au danger, au lieu d’ essayer de restituer les documents en toute sécurité ou d’offrir une alternative. »