Selon l’ex-diplomate indien M.K. Bhadrakumar, la décision de l’OPEP+ de réduire la production de pétrole est très avantageuse pour la Russie.
Décidée après une réunion entre le vice-Premier ministre russe Alexander Novak et le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz ben Salmane, qui s’est tenue à Riyad le 16 mars et qui était axée sur la coopération sur le marché pétrolier, elle est considérée comme « un resserrement des liens entre la Russie et l’Arabie saoudite ».
Elle permet à Moscou d’en tirer profit. « Les réductions de production resserreront le marché du pétrole et aideront donc la Russie à obtenir de meilleurs prix pour le pétrole brut qu’elle vend », selon le diplomate qui écritdes billets pour le quotidien indien Indian Punchline.
Deuxièmement, avance-t-il, les nouvelles réductions confirment également que la Russie reste une partie intégrante et importante du groupe des pays producteurs de pétrole, malgré les tentatives occidentales de l’isoler, selon lui.
Troisièmement, les conséquences de la décision de dimanche sont d’autant plus importantes que, contrairement aux précédentes réductions opérées par le groupe OPEP+ au plus fort de la pandémie ou en octobre dernier, la demande mondiale de pétrole est aujourd’hui orientée à la hausse et non à la baisse, et l’on s’attend à une forte reprise de la part de la Chine.
Selon ce diplomate, la réduction surprise de l’OPEP+ consolide davantage l’alliance énergétique entre l’Arabie saoudite et la Russie, en alignant leurs niveaux de production, les plaçant ainsi sur un pied d’égalité.
« C’est une gifle au visage de Washington », selon ses termes.
Et Bhadrakumar de conclure : « Ne vous y trompez pas, il s’agit d’un autre signal concernant une nouvelle ère où les Saoudiens n’ont plus peur des États-Unis, car « l’effet de levier » de l’OPEP est du côté de Riyad. Les Saoudiens ne font que ce qu’ils doivent faire, et la Maison-Blanche n’a pas son mot à dire. Il est clair que la refonte de la dynamique régionale et mondiale qui s’est enclenchée récemment prend de l’ampleur. L’avenir du pétrodollar semble de plus en plus incertain.
Avec Réseau international