Les ministres iranien et saoudien des Affaires étrangères se sont entretenus par téléphone pour marquer le début du mois de Ramadan, assurant qu’ils se verraient « bientôt » pour entériner un accord de réconciliation historique, a fait savoir ce jeudi 23 mars Riyad.
Le ministre saoudien, Fayçal ben Farhane Al Saoud, a appelé son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian et les deux ont « échangé des félicitations à l’occasion du mois sacré du Ramadan », qui commence jeudi dans les deux pays, a indiqué le ministère saoudien dans un communiqué publié sur Twitter.
« Les deux ministres ont convenu d’organiser prochainement une réunion bilatérale afin d’ouvrir la voie à la réouverture des ambassades et des consulats » dans les pays, indique encore le communiqué, cité par l’AFP.
Cette entrevue constitue la prochaine étape dans le rétablissement des relations entre les deux pays, annoncée le 10 mars et facilitée par l’intermédiaire de la Chine.
L’Arabie saoudite et l’Iran ont rompu leurs liens en 2016 après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique à la suite de l’exécution par Riyad d’un célèbre religieux ayant appelé à des réformes politiques dans le royaume.
L’accord entre les deux puissances rivales du Moyen-Orient prévoit notamment la réouverture mutuelle des ambassades, ainsi qu’un engagement de chacun à respecter la souveraineté de l’autre et à ne pas s’immiscer dans les « affaires intérieures ».
Il prescrit également la mise en œuvre d’accords de sécurité et de coopération économique signés il y a plus de 20 ans.
Le président iranien Ebrahim Raïssi a en outre reçu dimanche une invitation du roi Salmane d’Arabie saoudite, qu’il a salué.
Le ministre iranien des Affaires étrangères avait indiqué dans la foulée que « trois lieux » avaient été suggérés « pour tenir cette rencontre », sans préciser lesquels.
Sur la plan géopolitique, l’accord marque l’engagement croissant de la Chine au Moyen-Orient, alors que le pays restait jusque-là perçu comme réticent à s’impliquer dans les dossiers épineux de la région. Un changement de paradigme qui pourrait remettre en question la domination des Etats-Unis au Moyen-Orient, estiment des analystes.