Le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, a prononcé un discours, le mercredi 22 mars, en hommage à l’un des dirigeants fondateurs du Hezbollah, Hussein al-Shami, décédé le 16 mars.
Présentant ses condoléances à la famille Al-Shami, le secrétaire général du Hezbollah a déclaré que de nombreux combattants du Hezbollah vivaient dans l’anonymat et c’était juste après leur mort que les gens les connaissent.
Al-Shami était l’une des figures centrales du domaine financier du Hezbollah. Il a principalement contribué à la création de l’association Al-Qardh al-Hassan, une importante agence de microfinance affiliée au mouvement de la Résistance libanais.
Rappelant qu’en 2015, la plupart des banques libanaises ont demandé à tous ceux qui étaient liés au Hezbollah de retirer leurs dépôts des banques du pays, conformément à la mise en œuvre des ordres américains, le secrétaire général du Hezbollah a précisé que le Hezbollah n’a pas d’argent dans les banques, ni de sommes à épargner ou à investir, estimant que cette décision était à l’avantage du Hezbollah et de son environnement.
Sayed Nasrallah a déclaré que Hossein al-Shami n’a jamais accepté que les fonds de l’association de soutien à la Résistance libanaise soient inclus dans cet investissement, car il les considérait comme la richesse du peuple libanais.
Silence du Hezbollah sur l’opération de Meggido
Ailleurs dans son discours, Sayed Nasrallah, a maintenu la confusion sur l’incident qui a secoué le 13 mars, la région de Meggido, dans le nord de l’entité sioniste.
Sayed Nasrallah a déclaré « de toute évidence, l’ennemi est terrifié. Le silence du Hezbollah suscite beaucoup d’intérêt. Cela fait partie de notre bataille médiatique psychologique avec l’ennemi et crée la panique chez l’ennemi. Parfois la meilleure réaction est de ne pas commenter l’incident ».
« L’ennemi est confus et ne sait rien de rien. Le Hezbollah doit-il donc s’expliquer pour se défendre ? Le silence fait partie de la bataille politique, psychologique et médiatique. Nous ne sommes pas tenus de commenter tout incident. Et parfois le silence équivaut à un commentaire », a conclu le numéro un du Hezbollah.
« Les Israéliens ont dit quelque chose de vrai en estimant que si le Hezbollah est responsable de cette opération, cela veut dire qu’il n’a pas peur et qu’il est prêt à aller à la bataille ».
S’agissant des menaces israéliennes contre le Liban, le secrétaire général du Hezbollah a affirmé que « toute agression d’Israël contre n’importe quelle partie du Liban, qu’il s’agisse d’un citoyen libanais, d’un Palestinien ou de n’importe qui d’autre fera l’objet d’une réponse décisive et rapide du Hezbollah ».
« Lancer une guerre contre le Liban pourrait mener à une guerre dans toute la région, et c’est cela que l’ennemi craint le plus (…) », a-t-il souligné.
Il a par ailleurs ajouté que « l’entité sioniste est aujourd’hui en crise et qu’elle n’a jamais connu autant de désespoir, de frustration et de faiblesse dans son histoire ».
L’élection présidentielle, une décision « interne par excellence »
Commentant brièvement la vacance à la présidence au Liban, le secrétaire général du Hezbollah a estimé que « les choses avancent lentement ».
« Les efforts se poursuivent et nous espérons que les contacts régionaux et l’accord irano-saoudien (…) aideront à accomplir cette échéance au Liban. Mais cela dépend en premier lieu de la scène intérieure. La décision est interne par excellence » a-t-il insisté.
« Certains disent que les Iraniens et les Saoudiens se sont mis d’accord sur une annexe concernant le Liban. Cela est faux. Le mot ‘Liban’ n’a même pas été mentionné dans l’accord irano-saoudien », a renchéri Sayed Nasrallah.
Table de dialogue économique
Plus loin dans son discours le chef du Hezbollah est revenu sur les questions économiques du Liban déclarant que les grèves bancaires ne peuvent en aucun cas être justifiées parce que cela rendra la situation critique.
« L’État ne peut pas dire qu’il ne peut rien faire face à la dégradation de la situation économique, la cherté de la vie, et la montée du dollar (par rapport à la livre). Il y a des mesures qui doivent être adoptées pour atténuer leurs effets ».
Et d’ajouter: « Nous avons toujours appelé les dirigeants du pays à mettre de côté leurs différends politiques et à s’asseoir sur une table de dialogue économique.
Quand il s’agit de discuter des armes de la résistance, ils sont tous prêts à faire part, mais ils prêtent la sourde oreille aux appels de s’asseoir sur une table de dialogue afin de sauver la vie et la situation économique ».
« La dégradation de la situation et de la livre libanaise nécessite un véritable plan multidimensionnel global…Nous attendons ce plan, dont je ne sais pas quand est-ce qu’il verra le jour ».
Se diriger vers l’est
« Il ne fait aucun doute que l’une des raisons du renforcement de l’économie est d’attirer des investissements, et ici, les Chinois sont prêts et disposés à lancer des projets sans que les Libanais ne paient le moindre centime, sans crainte des Américains ou des difficultés économiques, et cela va certainement améliorer la situation économique ».
« Aujourd’hui, toute la région du golfe Persique se dirige vers l’est. L’Arabie saoudite a invité le président chinois à Riyad et lui a organisé trois sommets. Les chiffres indiquent le début d’investissements qui valent des centaines de millions de dollars. Pourquoi tant de peur et de lenteur au Liban ? « , a en outre lancé Sayed Nasrallah.
« Il y a un grand pays économique qui se dit prêt à investir au Liban, pourquoi les portes sont-elles fermées ?. Cela ne nécessite pas des années de débat byzantin, mais plutôt une décision et un courage politique ».
Fiers de notre position sur le Yémen
Concernant l’agression contre le Yémen, Sayed Nasrallah a déclaré: « Dès le premier jour de l’agression contre le Yémen, nous nous sommes tenus aux côtés du peuple yéménite, et c’est une position dont nous sommes fiers. Et nous avons appelé dès le début à mettre fin à cette agression ».
« Aujourd’hui, en raison de facteurs régionaux, une solution peut être trouvée, et c’est ce que nous demandons. Nous espérons que les choses au Yémen suivront la voie de mettre un terme à l’agression et au blocus, ainsi qu’au retour du Yémen au peuple yéménite.
Libération de l’Irak grâce à la résistance
À l’occasion du 20e anniversaire de l’occupation de l’Irak par les Américains, Sayed Nasrallah a déclaré : « En ces jours, le 20e anniversaire de l’invasion américaine de l’Irak qui devait être un prélude à l’invasion de 6 autres pays, dont la Syrie, le Liban, l’Iran, la Somalie et la Libye. »
Et d’ajouter: « L’Irak a été libéré grâce à la vaillante résistance irakienne qui combattait les envahisseurs et les occupants, qui sont venus pour rester en Irak mais ils sont partis après 8 ans d’épuisement quotidien dû aux opérations de la résistance et non aux efforts des takfiris qui ont semé la terreur et la mort dans les mosquées et les universités ».
Il a dans ce contexte souligné que « la résistance irakienne et la fermeté de l’Iran ont conduit à l’échec du projet américain dans la région…Le peuple irakien doit encore relever des défis face à l’influence américaine ».
Le mois de Ramadan et la fête des mères
Sur un autre plan, Sayed Nasrallah a félicité tous « pour l’avènement du mois béni du Ramadan, le mois de l’opportunité divine et du retour à Dieu », appelant « à en tirer le maximum de bénéfices sur les plans spirituel, religieux et social ».
Et de poursuivre: « A l’occasion de la fête des mères, nos félicitations à toutes les mamans et à toutes les vénérables et chères dames, qui ont le paradis sous leurs pieds, en particulier les mères des martyrs ».