Le co-fondateur de Pink Floyd, Roger Waters, explique qu’il a été ciblé pour « être liquidé » après avoir exhorté Kiev à faire la paix avec la Russie.
La rock star britannique Roger Waters, co-fondateur de Pink Floyd, (connu pour ses positions pro palestiniennes) aurait été placée sur la « kill list » (liste de personnes à liquider) ukrainienne après s’être prononcée contre l’ingérence militaire occidentale et avoir appelé Kiev à faire la paix avec la Russie.
Dans une interview avec Rolling Stone publiée mardi, l’homme de 79 ans a repoussé les accusations selon lesquelles il aurait répété des points de discussion russes sur le conflit en Ukraine.
« N’oubliez pas, je suis sur une liste de personnes à liquider soutenue par le gouvernement ukrainien. Je suis sur cette p–n de liste, et ils ont tué des gens récemment… Quand ils te tuent, ils écrivent « liquidé » sur ta photo. Eh bien, je fais partie de ces p–ns de photos ».
Waters a donné l’exemple de Daria Duguina (Dugin), la journaliste russe assassinée en août après avoir figuré sur la liste ukrainienne des Mirotvorets. Comme l’a noté le musicien, son entrée sur la liste a été marquée « liquidée » après qu’elle ait été tuée dans un attentat à la voiture piégée.
D’autres qui ont remis en question ou critiqué le régime de Kiev, comme les photojournalistes Andrea Rocchelli d’Italie et Andrei Stenin de Russie, ont également été tués après avoir figuré sur la liste Mirotvorets. Le site répertorie des informations personnelles sur ses cibles de liste noire, qui comprennent également des politiciens et des militants d’ONG.
Mirotvorets, ou « Peacemaker », est une base de données indépendante d’individus que des modérateurs anonymes considèrent comme des menaces pour la sécurité nationale ukrainienne. Le site nie être une liste de mise à mort. Il prétend plutôt être une source d’informations pour les forces de l’ordre et les « services spéciaux » sur les terroristes pro-russes, les séparatistes et les criminels de guerre, entre autres. Il aurait des liens avec le ministère ukrainien de l’Intérieur.
Waters a suscité des réactions négatives plus tôt cette année, lorsqu’il a suggéré que le président américain Joe Biden était un « criminel de guerre » pour avoir alimenté la crise ukrainienne et a envoyé une lettre ouverte à l’épouse du président ukrainien Volodymyr Zelensky, l’exhortant à aider à « arrêter le massacre » en faire pression pour un accord de paix négocié avec la Russie. Il a ensuite envoyé une lettre ouverte au président russe Vladimir Poutine, demandant des garanties que la Russie ne s’étendrait pas au-delà de la Crimée et de la région du Donbass.
Pressé par Rolling Stone sur les raisons pour lesquelles il ne soutient pas la résistance de l’Ukraine contre les forces russes, Waters a déclaré: « Parce que c’est une guerre inutile, et ces gens ne devraient pas mourir. Et la Russie n’aurait pas dû être encouragée à envahir l’Ukraine. Il a également rejeté les informations faisant état de crimes de guerre russes en Ukraine comme de la propagande occidentale ».
Sur la « kill list » ukrainienne on trouve aussi les noms de Ségolène Royal, Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour et même l’Américain Henry Kissinger. De nombreux journalistes y figurent dont l’Italien Andrea Rocchelli mort dans le Donbass et depuis reporté « liquidé » sur la liste.
Deux concerts que Waters avait programmés pour avril prochain à Cracovie, en Pologne, pourraient être annulés en raison de ses efforts pour une paix négociée en Ukraine, a déclaré le musicien à la fin du mois dernier. « La censure draconienne de mon travail leur refusera la possibilité de se faire leur propre opinion », a-t-il déclaré à propos de son public polonais.
La vaste liste des victimes de Mirotvorets comprend également Faina Savenkova, une jeune fille de 13 ans de la République populaire de Lougansk qui a appelé les Nations unies à mettre fin aux combats qui durent dans sa région depuis 2014.
Source : Kolozeg via La Gazette du Citoyen