La Corée du Nord a tiré, ce mardi 4 octobre, un missile balistique de moyenne portée qui a survolé le Japon, une première depuis 2017.
Le dernier tir de missile par Pyongyang au-dessus du Japon remonte à 2017, au plus fort de la période de « feu et de fureur » au cours de laquelle le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président américain de l’époque, Donald Trump s’échangeaient des insultes.
Mardi, l’armée sud-coréenne a déclaré avoir détecté le tir d’un missile balistique de moyenne portée, qui a volé sur une distance d’environ 4.500 km à une altitude de 970 km, à une vitesse proche de Mach 17, survolant le Japon en direction de l’est.
« Les détails exacts font l’objet d’une analyse approfondie en coopération avec les Etats-Unis et la communauté internationale », a précisé l’état-major interarmées sud-coréen dans un communiqué, cité par l’AFP.
Séoul a qualifié ce tir de « provocation » violant « clairement les principes universels et les normes des Nations unies ».
Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a promis une « réponse ferme » et la prise « de mesures appropriées en coopération avec les Etats-Unis et la communauté internationale ».
Tokyo a également confirmé ce tir, activant, fait inhabituel, le système d’alerte aux missiles du pays et demandant à la population concernée d’évacuer les lieux.
« Un missile balistique est probablement passé au-dessus de notre pays avant de tomber dans l’océan Pacifique. Il s’agit d’un acte de violence qui fait suite aux récents tirs répétés de missiles balistiques. Nous le condamnons fermement », a déclaré le Premier ministre Fumio Kishida à la presse.
Selon le ministre japonais de la Défense Yasukazu Hamada, il pourrait s’agir d’un missile Hwasong-12, lancé par Pyongyang « à quatre reprises » par le passé. Si tel était le cas, ce tir marquerait un nouveau record de distance, Tokyo l’estimant à environ 4.500 km.
Le commandement Asie-Pacifique américain condamne le tir de missile nord-coréen
Le commandement américain de la région Asie-Pacifique a lui aussi condamné le tir mardi par la Corée du Nord d’un missile ballistique, affirmant que les « engagements de Washington pour la défense du Japon et de la Corée restent inébranlables ».
Les pourparlers avec Pyongyang étant au point mort, la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire, a intensifié cette année ses projets de modernisation de ses armements, procédant notamment à un nombre record de tests d’armes.
Elle a notamment lancé un missile balistique intercontinental (ICBM) pour la première fois depuis 2017 et revu sa législation pour rendre « irréversible » son statut de puissance nucléaire.
La semaine dernière, elle a procédé à quatre tirs de missiles balistiques de courte portée.
Ces tirs sont intervenus alors que Séoul, Tokyo et Washington ont mené le 30 septembre des exercices trilatéraux anti-sous-marins pour la première fois en cinq ans, quelques jours après que les forces navales américaines et sud-coréennes eurent conduit des manoeuvres à grande échelle au large de la péninsule.
La vice-présidente américaine Kamala Harris, qui se trouvait la veille à Séoul, a visité la zone démilitarisée (DMZ) entre les deux Corées, lors d’un voyage visant à souligner l’engagement « inébranlable » de Washington à défendre la Corée du Sud contre le Nord.
La Corée du Nord, qui fait l’objet de sanctions de l’ONU pour ses programmes d’armement, cherche généralement à maximiser l’impact géopolitique de ses essais en choisissant le moment qui lui semble le plus opportun.