Par la voix du Guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei, l’Iran a réitéré mardi son opposition à une offensive turque dans le nord de la Syrie.
Le numéro un iranien a tenu ces propos, en présence du président turc Recep Tayyip Erdogan, quelques heures avant un sommet réunissant à Téhéran les présidents iranien, russe et turc pour des discussions axées principalement sur le conflit en Syrie, mais aussi sur la guerre en Ukraine.
Arrivé lundi soir à Téhéran, M. Erdogan a été reçu mardi matin par son homologue iranien dans le palais de Saadabad, dans le nord de la capitale iranienne. La rencontre qui s’est tenue loin des caméras a duré une heure et demi, a précisé l’agence turque Anadolu.
Plus tard dans la journée, le chef d’Etat turc et sa délégation ont rencontré le guide suprême iranien, selon la télévision d’Etat iranienne.
« Une offensive militaire (contre les combattants kurdes dans le nord de la Syrie, NDLR) sera définitivement préjudiciable pour la Syrie, la Turquie et la région. Elle sera en faveur des terroristes », a-t-il déclaré.
La Turquie, qui cherche à créer une « zone de sécurité » de 30 kilomètres à la frontière avec la Syrie, espère obtenir le feu vert de l’Iran et la Russie pour une intervention armée dans le nord-ouest du pays, contre deux localités sous contrôle des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde accusée par la Turquie d’être affiliée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) –classé comme terroriste par Ankara..
« Il faut certes affronter les terroristes mais l’offensive militaire profitera aux terroristes. Les terroristes ne se limitent pas à un groupe spécifique », a insisté l’imam Khamenei.
Et de poursuivre : « nous considérons la sécurité de la Turquie et de ses frontières comme faisant partie de notre sécurité. Et vous devez considérer la sécurité de la Syrie comme faisait partie de la vôtre. Il faut résoudre la question syrienne à travers les négociations. L’Iran, la Turquie, la Russie et la Syrie devrait mettre fin à cette question par le dialogue ».
L’armée turque, présente dans des zones du nord du territoire syrien limitrophes de la Turquie, a lancé entre 2016 et 2019 avec l’aide de supplétifs syriens trois opérations d’envergure en Syrie.
Devant son hôte turc, l’imam Khamenei a rappelé que la Palestine est « la cause première du monde islamique et il ne faut pas compter sur les Etats-Unis et l’entité sioniste ».
Pour sa part, le chef de l’Etat turc a indiqué que son pays « soutient les revendications légitimes de l’Iran pour l’accord nucléaire », révélant qu’il encourage les investisseurs turcs à investir en Iran.
Il a souligné : « Les groupes terroristes en Syrie sont soutenus par des armes lourdes en provenance des pays occidentaux, tels que l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, en particulier les USA ».
Il a dit s’attendre à ce que le gouvernement syrien « lance le processus politique » et émis l’espoir que la réunion d’Astana aboutisse à de bons résultats.
Source: Divers