Les États-Unis et l’Iran ont annoncé lundi reprendre cette semaine au Qatar leurs négociations indirectes, après plusieurs mois de blocage des pourparlers sur le dossier nucléaire iranien.
L’agence de presse iranienne Tasnim, citant une source anonyme du ministère des Affaires étrangères, a rapporté que le négociateur en chef iranien sur le nucléaire, Ali Bagheri, se rendrait au Qatar le mardi 28 juin pour « des négociations sur la levée des sanctions ».
À Washington, un porte-parole du département d’État a confirmé que les pourparlers se tiendraient cette semaine dans la capitale qatarie, Doha.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, a indiqué que ces négociations auront lieu « dans les prochains jours, cette semaine ».
Selon lui, elles « ne concerneront pas la dimension nucléaire, mais des divergences sur la question de la levée des sanctions » américaines contre l’Iran.
Lors d’une visite surprise à Téhéran samedi, Josep Borrell avait fait une annonce similaire, en déclarant que ces pourparlers seraient distincts de ceux menés par l’UE à Vienne entre l’Iran et les grandes puissances.
Khatibzadeh a exprimé l’espoir de « résultats positifs » des pourparlers.
« Si Washington apporte des réponses, alors nous pourrons faire le travail rapidement […] La balle est dans le camp de Washington », a-t-il dit, rapporte l’AFP.
En 2018, les États-Unis de l’ex-président américain Donald Trump se sont retirés de l’accord sur le nucléaire et ont imposé des sanctions économiques sévères à Téhéran.
En conséquence, l’Iran s’est désengagé progressivement de l’accord.
Après l’élection de Joe Biden, Washington a dit vouloir revenir dans l’accord, malgré un pessimisme croissant ces dernières semaines.
Un nouveau rôle pour le Qatar
Le Qatar, qui entretient de meilleures relations avec Téhéran que la plupart des monarchies arabes du Golfe, souhaite jouer un rôle de plaque tournante diplomatique, Doha ayant déjà notamment aidé à organiser des pourparlers entre les États-Unis et les talibans.
Les pourparlers pour relancer l’accord sur le nucléaire ont commencé à Vienne en avril 2021, mais ont échoué en mars de cette année en raison des divergences entre Américains et Iraniens, qui exigent notamment des garanties pour que Washington ne se retire plus de l’accord.
L’Iran avait également demandé que l’armée idéologique du pouvoir, les Gardiens de la révolution, ne soit plus considérée comme une organisation terroriste par Washington.
Mi-juin, l’administration Biden a déclaré qu’avoir été affilié à cette unité ne serait pas un motif de refus d’entrée aux États-Unis pour les Iraniens n’ayant eu d’autre choix que d’y servir.