Le président soudanais Omar el-Béchir, devenu un des alliés de l’Arabie saoudite, a menacé de porter devant l’ONU le contentieux territorial avec l’Egypte sur le triangle de Halaïb et accusé Le Caire de soutenir des opposants soudanais, dans un entretien télévisé diffusé dimanche par la chaine saoudienne Al-Arabiya.
« Halaïb est soudanais et nous ne ferons pas de concessions » au sujet de ce territoire de 20.000 km2 situé sur la mer Rouge et revendiqué par les deux pays, a déclaré M. Béchir sur la chaîne saoudienne.
Khartoum portera l’affaire devant « le Conseil de sécurité de l’ONU » si l’Egypte « refuse (un règlement) par la négociation », a ajouté l’homme qui dirige le Soudan d’une main de fer depuis plus de 25 ans.
La dispute entre les deux pays avait ressurgi en 1991 après une détérioration des relations entre Khartoum et Le Caire, qui accusait alors le gouvernement soudanais de soutenir des intégristes égyptiens armés.
Le président soudanais a affirmé entretenir d' »excellentes relations » avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi mais pas avec son régime qu’il accuse d’accueillir « des opposants soudanais, soutenus par les service de renseignement égyptiens ».
Il a par ailleurs affirmé que le Soudan ne donnait pas l’asile à des dirigeants égyptiens de la confrérie des Frères musulmans, ennemi juré du président Sissi.
Au sujet du récent allègement des sanctions économiques américaines contre son pays, M. Béchir a indiqué qu’il existait entre son pays et les Etats-Unis « une feuille de route en cinq points, dont celui du terrorisme qui a été réglé à 100% de l’aveu des Américains ».
Il a dit attendre « une décision du Congrès américain » pour que le Soudan soit retiré « de la liste de pays soutenant le terrorisme ».
A la mi-janvier, l’ex-président américain Barack Obama avait justifié la levée de certaines sanctions économiques contre le Soudan- à la demande de Ryad- en parlant d’avancées « positives » de Khartoum, en particulier au sujet de sa coopération pour « répondre aux conflits régionaux et à la menace du terrorisme ».
Le Soudan est soumis depuis 1997 à un embargo commercial américain pour son soutien présumé à des groupes radicaux.
Le chef et fondateur d’Al-Qaïda Oussama ben Laden était basé à Khartoum entre 1992 et 1996.
Béchir est visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des accusations de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour.
Avec AFP