Les Bourses mondiales reculaient encore vendredi, particulièrement les indices européens, plombées par les craintes de récession économique en raison de la guerre en Ukraine.
Paris tombait de 3,46%, se dirigeant vers sa pire semaine depuis mars 2020, et au plus bas depuis près d’un an. Francfort s’enfonçait de 3,34%, revenant à des niveaux de décembre 2020 vers 15H00 GMT. Londres, plus résistante depuis le début de l’année, lâchait 2,40%.
Milan chutait de 4,83%, après avoir touché les -5%, plombée par la dégringolade de plusieurs poids lourds de sa côté, dont la pétrolière Eni (-5,4%) ou la banque Intesa San Paolo (-7%).
Autres signe de la faiblesse en Europe, la monnaie unique est passée sous le seuil symbolique de 1,10 dollar pour un euro, un niveau plus vu depuis les premiers mois de la pandémie de Covid-19. L’euro chutait de 1,44% à 1,0908 dollar.
La Bourse de New York commençait sa séance en nette baisse également: le Dow Jones reculait de 1,26%, le Nasdaq perdait 1,28% et le S&P 500 reculait de 1,29%.
Les places boursières asiatiques ont également enregistré des pertes importantes plus tôt.
« Les investisseurs craignent de plus en plus les risques de récession et d’escalade », commente Craig Erlam, analyste chez Oanda.
Les placements les plus sûrs, utilisés comme des refuges par les acteurs de marché, restaient à de hauts niveaux: l’once d’or évoluait à 1.953 dollars (+0,88%).
L’emprunt d’Etat américain à 10 ans reculait pour s’établir à 1,727%, contre 1,84% jeudi à la clôture. Le taux allemand à 10 ans, qui fait référence en Europe, repassait en négatif (-0,08% contre +0,02% la veille à la clôture).
Les investisseurs portaient guère attention aux derniers chiffres du marché de l’emploi américain, qui sont ressortis supérieurs aux anticipations des analystes. Le taux de chômage a reculé à 3,8% contre 4% le mois précédent.
La banque centrale américaine devrait être « plutôt heureuse » après ce rapport, qui conforte sa politique de remontée agressive des taux d’intérêt, estime Craig Erlam, analyste d’Oanda.
Après un léger répit d’un jour, les prix du pétrole repartaient en forte hausse, mais restaient en dessous de leur pic de la veille.
Le baril WTI à échéance avril avançait de 5,28% à 113,38 dollars vers 14H55 GMT après avoir atteint jeudi un plus haut depuis 2008 avant de souffler.
La baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, qui fait référence en Europe, prenait 4,45% à 115,40 dollars, après avoir frôlé les 120 dollars la veille.
Le gaz naturel en Europe a dépassé pour la première fois la barre des 200 euros le mégawattheure, s’envolant vers 14H45 GMT à 208 euros le mégawattheure, en hausse de près de 30%.
Le blé (+7,92% à 412 euros la tonne) et le maïs (+6,33% à 403 euros la tonne) battaient eux aussi des records sur le marché européen, l’Ukraine étant un pays central dans l’approvisionnement de matières premières agricoles.
Le nickel a dépassé la barre des 30.000 dollars la tonne, une première depuis 2008.
Parmi les principaux perdants du jour, figurent les entreprises les plus exposées à la Russie, les banques et l’automobile. A Paris, Société Générale chutait de 8,58%, Renault de 4,42%.
Michelin, qui va arrêter la production de certaines de ses usines en Europe à cause de problèmes de « logistique » causés par la guerre, cédait 7,16%.
A Francfort, Uniper, qui participait à la construction du gazoduc Nord Stream 2, chutait de 11,39%. Les banques, dont la Deutsche Bank (-7,12%) et l’automobile, comme Volkswagen (-5,96%), souffraient également.
A Milan, Telecom Italia perdait 15,87% après avoir présenté jeudi de piètres résultats financiers en 2021 et des perspectives moroses pour 2022. Le repli de 11,51% de la banque Unicredit pesait également sur la cote milanaise.
Par ailleurs, le bitcoin cédait quelques gains de la semaine (-3,39%) à 40.680 dollars.
Source: AFP