Une atmosphère d’anxiété et de pessimisme règne au sein de l’establishment israélien concernant l’issue des négociations de Vienne , et cela s’est reflétée dans l’approche présentée par un certain nombre d’experts israéliens, qui se sont consultés sur plus d’un point que nous présentons ci-dessous.
En état d’alerte générale, politique et médiatique, « Israël » a accompagné la reprise des négociations nucléaires à Vienne, entre l’Iran et les 4 + 1. L’establishment politique a déchaîné des déclarations et des menaces infestées de rejet et d’inquiétude quant à l’issue de ces négociations, et cela s’est accompagné d’une campagne d’incitation contre l’Iran, de reproches et d’avertissements aux alliés d' »Israël » participant aux négociations.
Parallèlement, les experts et commentateurs ont continué à présenter leurs approches et lectures de l’événement avec ses implications et ses conséquences, pour « Israël » et ses alliés d’une part, et pour l’Iran et ses alliés d’autre part, des approches dominées par le pessimisme et des sentiments de frustration, à la lumière des évaluations israéliennes qui estiment que ces négociations ne seront que dans l’intérêt de l’Iran.
Peur d’un accord plus faible
Avec la reprise des négociations nucléaires lundi, à Vienne, entre l’Iran et les 4+1, les responsables israéliens ont déclenché une vague de déclarations et de positions qui expriment – en général – le rejet, le pessimisme et la frustration face à la reprise des négociations avec l’Iran, déclarations empreintes de menaces et d’incitations contre l’Iran.
Après les positions exprimées par le Premier ministre israélien Naftali Bennett, le ministre de la guerre Benny Gantz et les ministres des Affaires étrangères et des Finances, Yair Lapid et Avigdor Lieberman, à l’occasion de l’ouverture des négociations à Vienne, le ministre de la Sécurité intérieure, Omer Bar Lev , a qualifié dans une interview à Radio 103FM que le retrait américain de l’accord avec l’Iran était une erreur », notant qu' »il est désormais plus proche de s’acquérir une capacité nucléaire », reconnaissant que « les sanctions n’affectent pas les Iraniens, car durant trois ans , soit depuis que les États-Unis se sont retirés de l’accord, les Iraniens ont renforcé leurs capacités nucléaires de façon spectaculaire ».
Bar Lev s’est dit préoccupé par les négociations en déclarant : « Nous craignons que si l’accord est signé, au lieu qu’il soit plus fort et plus long, il puisse y avoir une situation inverse, en revenant à un accord plus faible ce qui est très inquiétant ».
Concernant les options disponibles pour « Israël », Bar Lev a réitéré la question de l’option militaire débatue par de hauts responsables israéliens, et a affirmé qu' »Israël » étudie une option militaire, sérieusement ».
Quant au directeur général du ministre des Affaires étrangères, Alon Auschwitz, il a évoqué les sources des inquiétudes israéliennes en déclarant : « Mon inquiétude est que les Iraniens soient venus à Vienne pour obtenir beaucoup pour peu, et cela signifie beaucoup de facilités économiques en échange de quelques concessions dans le domaine nucléaire ».
Toutes les éventualités sont mauvaises
Selon un certain nombre d’experts israéliens, « Israël » a commis une rerreur en persuadant l’administration de Trump de se retirer de l’accord en 2018 , retrait incité par l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, en particulier avec l’absence d’un plan B ni israélien ni américain, et cette erreur a contribué à élever le programme nucléaire iranien à un stade très avancé, et a prouvé l’échec des sanctions américaines.
Les experts ont constaté qu' »Israël n’est tout simplement pas présent, ni dans l’aspect matériel ni dans l’aspect officiel, car il ne fait pas partie de l’accord.
Trois éventualités se posent : un accord, une confusion ou une crise : les experts estiment qu' »Israël » est actuellement confronté à l’une de ces possibilités et aucune d’entre elles – à leur avis – n’est bonne pour lui parce qu’elle n’est pas suffisamment coordonnée avec Washington.
Les experts estiment que malgré l’unité d’objectif entre « Israël » et Washington concernant la question nucléaire iranienne, il existe un grand écart dans la stratégie. La doctrine de Washington est avant tout la diplomatie, et même leur plan B est la diplomatie. « Israël » a une autre approche.
Estimations pessimistes
Le débat déclenché par les médias sur l’impact de la reprise des négociations, et qui se voulait pondéré, a permis de mieux comprendre les évaluations pessimistes israéliennes sur les résultats des négociations, rappelant le dilemme israélien, à la lumière de l’irréalisme et de la futilité de l’ option militaire.
La reprise des négociations a été l’occasion médiatique de s’attarder sur l’écart et la divergence entre « Israël » et Washington dans l’approche du dossier nucléaire iranien, ainsi que sur la divergence d’orientation au sein de l’establishment israélien, notamment entre le Premier ministre Naftali Bennett et le ministre de la Guerre Benny Gantz. Al-Nafash a abordé un certain nombre de questions, notamment :
Le parapluie nucléaire américain : des commentateurs ont avancé l’idée qu' »Israël » devrait chercher à s’entendre avec les États-Unis afin de lui accorder un parapluie nucléaire. Ceci au vu du pessimisme de toutes les parties quant aux chances de parvenir à un accord, ainsi que du fait qu' »Israël » souffre d’une réelle incapacité à agir en termes militaires.
Levée des sanctions : Un groupe de chroniqueurs et d’analystes pensent que le conflit irano-israélien tourne spécifiquement autour de la levée des sanctions contre l’Iran, et cette affaire constitue le principal facteur d’inquiétude pour « Israël », car « Israël » s’attend à ce que les sanctions soient levées tout ou en partie, en cas d’accord, et donc « Israël » ne se concentre pas sur l’annulation de l’intégralité de l’accord, de peur d’être présenté comme ayant perdu ce conflit.
La futilité et l’irréalisme de l’option militaire : les experts et les commentateurs s’accordent à dire que « sur le terrain, ‘Israël’ n’a pas de bonnes options. Une attaque militaire n’est pas réalisable pour de nombreuses raisons. Par conséquent, les déclarations de Bennett, Gantz et Kohavi, à propos des préparatifs israéliens pour une attaque militaire « sont vides et redondantes ».
Le seuil nucléaire : La croyance qui prévaut dans les cercles médiatiques, et dans la plupart des cercles politiques et sécuritaires, est que l’Iran s’approche du seuil nucléaire. Les analystes pensent que le fait que l’Iran devienne un État-seuil réduira non seulement à néant la dissuasion israélienne, mais augmentera également la volonté de ses ennemis de le défier de façon permanente.
Source: Traduit d'AlMayadeen