Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok, en résidence surveillée depuis le coup d’Etat il y a une semaine, a estimé que «la voie vers une sortie de crise» passait par le retour de son cabinet déposé alors que des médiations sont en cours.
Selon un communiqué du ministère de l’Information, Abdallah Hamdok – lors d’une rencontre avec les ambassadeurs américain, britannique et norvégien membres de la « Troïka » à la manoeuvre au Soudan -, a également réclamé la libération des dirigeants civils.
Ces derniers sont toujours introuvables depuis leur arrestation, a indiqué leur avocat Kamal al-Jizouli à l’AFP, réclamant que « soit rendu public le lieu où ministres et politiciens sont détenus ».
Le ministère a ajouté que l’émissaire américain pour la Corne de l’Afrique reviendra ce mardi 2 novembre à Khartoum.
Un gouvernement promis « sous une semaine »
Le pays, englué dans le marasme politique et économique depuis des décennies, est désormais à l’arrêt entre militaires intransigeants et manifestants anti-putsch en « désobéissance civile » depuis le coup d’État du général Abdel Fattah al-Burhane qui a dissous toutes les institutions.
Abdallah Hamdok a été arrêté « parce qu’il refusait de soutenir le coup d’État », selon le ministère.
Retenu un temps chez le général Burhane avant d’être finalement ramené chez lui, où il est sous « surveillance étroite », l’ancien économiste onusien s’exprime depuis lundi dernier via des communiqués qui sont publiés sur la page Facebook du ministère de l’Information entré en dissidence.
Il a rencontré des diplomates, comme l’émissaire de l’ONU au Soudan, Volker Perthes qui a évoqué des efforts de « médiations », s’est entretenu au téléphone avec le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, mais n’a jusqu’ici pas été autorisé à recevoir ses rares ministres qui n’ont pas été arrêtés.
Le général Burhane a affirmé qu’il ne voyait pas d’inconvénient à ce qu’Abdallah Hamdok conserve son poste et promis un gouvernement « sous une semaine ».
Mais Mariam Sadeq al-Mahdi, ministre soudanaise des Affaires étrangères toujours en liberté, avait affirmé samedi à l’AFP que ni elle ni le Premier ministre n’accepteront de « participer à cet acte grotesque, cette trahison menée par les putschistes ».
Source: Avec AFP