Un nouvel accord de trêve négocié par Moscou a permis le mercredi 8 septembre aux forces gouvernementales syriennes d’entrer dans la ville de Deraa où certains quartiers étaient encore contrôlés par les rebelles jihadistes.
Selon l’agence russe Sputnik, citant un porte-parole du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit dans ce pays, les rebelles ayant occupé le quartier Deraa Al-Balad, chef-lieu du gouvernorat du même nom dans le sud-ouest de la Syrie, rendent leurs armes aux forces gouvernementales.
« À ce moment, plus de 300 unités d’armes d’infanterie ont été rendues : mortiers, lance-grenades », a-t-il annoncé.
Rendre les armes est l’une des conditions de l’amnistie des membres des formations armées illégales et l’armée devrait installer des postes de contrôle dans le gouvernorat. 293 combattants avaient déjà rendu les armes.
Des groupes armés illégaux à Deraa ont toutefois déclaré qu’ils ne comptaient pas respecter l’accord.
Selon l’accord, tous ceux qui refusent de rendre les armes sont obligés de quitter Deraa selon les listes établies et dans des bus spécialement prévus.
7 militaires syriens tués
Le jour même du déploiement de l’armée syrienne, une attaque a été perpétrée contre une voiture de militaires syriens au sein de la ville, tuant sept d’entre eux.
L’automobile a explosé sur un engin piégé lors de son passage sur une route reliant les villages de Nafia et Ain Zaqar, précise la source. Il y a eu aussi trois blessés.
De plus, indique l’agence syrienne Sana, un tunnel a été découvert dans le sous-sol de plusieurs immeuble de Deraa. Il servait aux attaques contre les barrages de l’armée entre aures.
Début septembre, après des négociations avec la participation de membres du Centre, les rebelles et leurs familles avaient commencé à quitter la ville via un couloir humanitaire. Ils pouvaient également partir vers la zone de désescalade d’Idleb, dans le nord du pays.
La sécurité des civils de Deraa sera assurée par la police syrienne et la police militaire russe. Des groupes rebelles contrôlent toujours quelques secteurs de la ville dans le cadre d’un précédent accord de trêve.
C’est à Deraa qu’avaient commencé, en 2011, les manifestations antigouvernementales ayant dégénéré en guerre civile. En 2018, les rebelles de ce gouvernorat ont rendu des armes lourdes aux autorités syriennes. La plupart d’entre eux se sont déclarés réconciliés avec le gouvernement. Mais la situation restait déstabilisée jusqu‘à récemment, avec des affrontements entre différents groupes de combattants, des attaques contre les forces de sécurité et les civils.
Début août, les autorités ont demandé au Centre pour la réconciliation de les aider à régler le conflit et à rétablir l’ordre. Une nouvelle entente a mis fin aux violents affrontements ayant eu lieu en juillet et août et qui ont poussé à fuir près de 40.000 personnes, majoritairement des enfants, selon le décompte du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu (Ocha).
Les forces gouvernementales sont entrées dans les quartiers rebelles de Deraa le 8 septembre, en vertu du nouvel accord de trêve négocié par la Russie.
Sources: Sputnik; Sana