Sur fond des manifestations qui ont secoué dimanche 11 juillet Cuba, les États-Unis prévoient d’envoyer leurs navires de guerre sur la côte de l’île, dont la mission principale serait de « la bloquer afin d’éviter toute interférence extérieure, en l’occurrence l’assistance de la Russie », rapporte le site russe Avia-pro.
Washington est enclin à une prise de pouvoir par la force à Cuba, car cela augmentera considérablement l’influence des États-Unis et offrira une protection contre le déploiement éventuel de bases militaires russes, d’armes tactiques et stratégiques sur l’île, écrit Avia-pro, cité par PressTV.
Selon les analystes, l’intervention américaine pourrait être à l’origine des manifestations à Cuba.
Le départ de Raul Castro en avril dernier a aggravé la situation du pays. Le déploiement de navires de guerre américains au large de Cuba risque vraiment d’exacerber le contexte actuel et fait pressentir un blocus de l’île.
Moscou ne s’est pas encore prononcé sur les événements à Cuba. Cependant, en cas de demande de La Havane, des spécialistes militaires russes pourraient bien se rendre sur Freedom Island.
Ceci étant, les observateurs voient la menace grandissante d’une prise de pouvoir par la force par des radicaux locaux.
À vrai dire, si un tel scénario devait se passer, la Russie n’aurait plus l’opportunité de déployer à l’avenir ses systèmes de défense aérienne, ses armes antimissiles, son aviation de combat et sa flotte à Cuba, ajoute aussi Avia-pro.
Jusqu’à récemment, le territoire de Cuba était considéré comme un terrain presque idéal pour l’implantation militaire de la Russie au détriment des États-Unis.
L’hypothèse répandue est que si la Russie avait pu conclure des accords avec les autorités cubaines sur le déploiement de ses forces sur l’île, alors probablement toute manifestation aurait pu être évitée.
Politique d’asphyxie économique
Lundi 12 juillet, le président cubain, Miguel Diaz-Canel, était sur la défensive: il a imputé aux sanctions américaines les difficultés économiques que rencontre le pays avec notamment des pénuries de médicaments et des pannes régulières d’électricité, à l’origine de manifestations inédites dans le pays depuis des décennies.
Le chef d’État a accusé le gouvernement américain de mener « une politique d’asphyxie économique pour provoquer des troubles sociaux » sur l’île, au lendemain de manifestations historiques, tandis que Joe Biden l’a appelé à « entendre son peuple ».
Téhéran dénonce une « ingérence » US
En réaction, l’Iran a accusé les Etats-Unis d' »ingérence » dans les affaires intérieures de Cuba.
Les manifestations ont éclaté dans plusieurs villes dimanche, alors que Cuba traverse sa pire crise économique depuis 30 ans, avec des pénuries chroniques d’électricité, de nourriture et de médicaments.
« Alors que les Etats-Unis sont principalement responsables des nombreux problèmes du peuple cubain, ils expriment maintenant leur soutien aux manifestations à Cuba », a dénoncé mardi soir dans un communiqué, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh.
Il accuse Washington, ennemi juré de Téhéran, de « chercher à s’ingérer dans les affaires intérieures du pays ».
L’Iran, également sous le coup de sanctions américaines, « exprime sa solidarité avec le peuple et le gouvernement de Cuba », a-t-il ajouté.
Depuis la révolution iranienne de 1979 qui a renversé le régime pro-américain du Shah Mohammad Reza Pahlavi, l’Iran et Cuba se sont régulièrement soutenus diplomatiquement, la République islamique condamnant l’embargo américain contre l’île et La Havane défendant le droit de l’Iran au nucléaire civil.