Au moins 41 patients d’un hôpital de Nassiriya, dans le sud de l’Irak, ont trouvé la mort lundi 12 juillet dans un incendie qui a ravagé l’unité Covid, selon une source médicale, deux mois et demi après une tragédie similaire qui avait fait plus de 80 morts dans un hôpital de Bagdad.
Le Premier ministre Moustafa al-Kazimi a réuni d’urgence dans la nuit des ministres et des responsables de sécurité pour « examiner les causes et les conséquences de l’incendie », a indiqué son cabinet.
L’état d’urgence a été décrété dans la province de Dhi Qar, dont dépend la ville de Nassiriya, ont par ailleurs annoncé les autorités locales, qui ont appelé à l’aide les médecins en vacances ou à la retraite.
L’incendie, dont les causes sont inconnues, s’est déclaré dans l’unité Covid de l’hôpital al-Hussein de Nassiriya, qui compte 60 lits, a indiqué à l’AFP Haydar al-Zamili, porte-parole des autorités sanitaires locales qui a de son côté fait état de 37 morts.
« Les victimes sont mortes brûlées et les recherches se poursuivent » pour trouver des survivants, a déclaré M. al-Zamili, précisant que de nombreux patients étaient sans doute encore pris au piège. Il a également fait état de cinq blessés, dont deux dans un état critique.
L’incendie est sous contrôle, a affirmé une source de l’hôpital au correspondant de l’AFP. Des centaines de personnes se sont rassemblées sur les lieux pour aider les pompiers et les sauveteurs.
Selon une source médicale, 20 patients ont pu être évacués de l’établissement en flammes.
Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont montré le bâtiment en proie aux flammes et d’énormes volutes de fumées noires.
Le ministère irakien de l’Intérieur a indiqué sur Facebook que le feu était parti de structures temporaires érigées près de l’établissement, mais n’a pas précisé l’origine du sinistre.
« La catastrophe de l’hôpital Al-Hussein est une preuve évidente de (l’échec) à protéger la vie des Irakiens et il est temps de mettre un terme à cet échec catastrophique », a twitté le président du Parlement irakien Mohammed al-Halboussi, indiquant que les députés se saisiraient du dossier mardi.
« C’est un nouveau désastre humanitaire en Irak. Le Premier ministre devrait démissionner immédiatement », twittait de son côté un médecin irakien, le docteur Abdullah al-Bayati.
En avril, une tragédie similaire avait fait plus de 80 morts dans l’incendie d’un hôpital dédié au Covid-19 à Bagdad.
Ce drame avait été provoqué par une suite de négligences qui avaient suscité la colère des Irakiens et conduit à la démission du ministre de la Santé. Des bouteilles d’oxygènes stockées sans respect des conditions de sécurité avaient explosé et les flammes avaient dévoré pendant des heures les faux-plafonds.
La plupart des hôpitaux irakiens sont en déshérence et le système de santé est délabré depuis des années, rongé par les difficultés économiques et la corruption.
Lundi, un incendie s’est déclaré au ministère de la Santé à Bagdad et a rapidement été maîtrisé, sans faire de victimes.
L’Irak compte plus de 1,4 million de personnes infectées par le coronavirus et l’épidémie a fait plus de 17.000 morts.