Un pilote de l’armée de l’air israélienne a révélé les raisons réelles pour lesquelles il a bombardé les tours de la ville de Gaza.
« Je pense que la destruction des tours était notre moyen d’exprimer notre frustration face à ce qui se passait, et au succès des organisations de Gaza de nous adresser des frappes », a dit le pilote interrogé par la chaine israélienne Canal12, et présenté sous l’initiale D., rapporte le site d’informations palestinien Pal Today.
7 tours abritant des appartements, des bureaux de sociétés et de médias ont été bombardées dont trois ont été réduits en miettes.
« Nous ne pouvions pas stopper les tirs de missiles, nous ne pouvions pas liquider les dirigeants des organisations, alors nous avons détruit les tours », a-t-il reconnu.
Les déclarations de ce pilote israélien ont le mérite de dire ouvertement que les destructions de sites civils dans la bande de gaza ne sont qu’une vengeance de l’armée israélienne en raison de son impuissance face à la résistance et n’ont rien à avoir avec les allégations véhiculées par la propagande officielle israélienne qui les présente comme étant des dommages collatéraux aux bombardements des sites de la résistance palestinienne, soi-disant installées parmi les civils.
Plus de mille appartements et résidences détruits
Comme dans les guerre précédentes, 2008-2009 et 2014, l’armée israélienne s’est déchainée contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza.
Selon le centre des droits de l’homme à Gaza, elle a détruit entièrement 437 bâtiments, dont 16 sur la tête de leurs habitants, sans préavis.
Soit 1.041 appartements ont été détruits entièrement, 768 ont été sérieusement endommagés, et 13.500 partiellement, détaille le centre.
Selon le bureau médiatique du gouvernement de Gaza, 75 sièges gouvernementaux et bâtiments publics ont été bombardés, ainsi que 490 installations agricoles, 68 écoles et établissements sanitaires, 43 mosquées et églises…
Le ministre de l’Économie a pour sa part, indiqué que 15 usines dans la cité industrielle de la bande de Gaza ont été détruites.
Selon l’ONU, 75 mille gazaouis ont été déplacés dont 28 mille se sont réfugiés dans les établissements scolaires de l’UNRWA.
Des familles anéanties
Un dernier décompte du ministère de la Santé de Gaza a recensé 279 martyrs en ces 11 jours d’offensive israélienne contre la bande de Gaza, dont 69 enfants et 40 femmes, ainsi que 8.900 blessés, dont 90 dans un état très grave.
Dans le bombardement de la rue al-Wahdat à Gaza, perpétré le dimanche 16 mai, 38 membres de trois familles ont été éliminés.
13 membres de la famille Abou al-Ouf : dont le père, un médecin de médecine interne de l’hôpital al-Chifa, la mère et leurs deux enfants de 17 et 13 ans, ainsi que 10 proches dont trois enfants de 12, 13, et 9 ans.
4 membres de la famille Ashkontana, ses victimes sont la mère âgée de 30 ans, ses trois enfants, de 5, 9 et 2 ans.
Et dans les deux immeubles voisins, 19 membres de la famille Al-Qolaq ont été tués, dont un bébé âgé de six mois.
Des familles entières ont été anéanties de l’état civil, dont les al-Masri, al-Tanani, al-Aloul, Abou al-Ouf, al-Hadidi, al-Qoulaq, al-Rantissi, al-Attar, Arfat, al-Talbani,..
« Les nombreux cas d’assassinat de familles entières par les bombardements israéliens à Gaza – parents et enfants, bébés, grands-parents, frères et sœurs – attestent du fait que ce ne sont pas des erreurs. Les bombardements sont dictés par des décisions qui viennent de plus haut, appuyées et approuvées par des juristes militaires », a écrit le Haaretz selon lequel l’anéantissement de familles entières par les bombardements israéliens était aussi « une des caractéristiques de la guerre de 2014 ».
La Cour pénale internationale saisie
La famille al-Tanani a porté plainte auprès de la Cour pénale internationale (CPI) accusant Israël de crimes de guerre et contre l’humanité.
Formée de 6 membres, le père, la mère qui était enceinte, et de 4 enfants de 6, 5, 4 et 3 ans, elle a péri dans le bombardement israélien de leur maison située dans le quartier Cheikh Zayed, au nord de la bande de Gaza.
Selon la télévision al-Mayadeen, la plainte a été déposée par l’avocat belge de la famille, George Henri Potier connu pour avoir défendu des affaires similaires.
Le 5 février, la CPI a rendu une décision indiquant que le tribunal, basé à La Haye, était compétent pour connaître des crimes de guerre ou des atrocités commis dans les territoires palestiniens occupés, sur la base des règles de compétence judiciaire énoncées dans les documents fondateurs de la Cour. Mais ‘Israël’ qui n’est pas membre dans ce tribunal a annoncé à l’époque son rejet de cette décision et son refus de coopérer avec lui.
Et le propriétaire de la tour al-Jala
Le propriétaire de la tour al-Jala, Jawad Mehdi, dont la destruction avait soulevé un tollé du fait qu’elle abritait les bureaux de presse de l’Agence américaine Associeted Press et de la télévision qatarie al-Jazeera a lui aussi décidé de saisir le CPI.
En réponse aux allégations de l’armée israélienne selon laquelle se trouvaient des équipements militaires du Hamas dans ce bâtiment de 13 étages, un des avocats du plaignant, le français Gilles Devers a martelé selon l’AFP :
« Cette prétendue présence de la résistance armée ne repose sur rien. Nous dénions toute crédibilité à la parole des généraux et des responsables politiciens israéliens ».
Toujours selon Me Devers, les attaques contre les médias sont devenues systématiques dans la bande de Gaza. La plainte rapporte la destruction d’une vingtaine de locaux de médias.
Jawad Mehdi, a indiqué le 15 mai qu’un officier israélien du renseignement l’avait prévenu avant la frappe qu’il disposait d’une heure pour faire évacuer le bâtiment. Il a demandé 10 minutes supplémentaires pour que les journalistes puissent emporter leur équipement, mais a essuyé un refus.
Et Médecins sans frontière
L’organisme Reporters sans frontières (RSF) a lui aussi saisi la CPI le 17 mai, pour la destruction de deux autre tours al-Jawhara et al-Shorouk, faisaint état que 23 médias locaux ont été détruits par des frapes aériennes israéliennes ciblées. Il demande à la procureure de déterminer si ces bombardements constituent un crime de guerre
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Source: Divers