La presse des monarchies arabes du Golfe a accueilli, jeudi 21 janvier, avec peu d’enthousiasme le nouveau président américain Joe Biden, se demandant s’il allait reproduire la politique de l’administration de l’ancien président Barack Obama, jugée conciliante avec l’Iran.
Les dirigeants de Bahreïn, des Émirats arabes unis, du Qatar et du Koweït, ont adressé leurs félicitations au nouveau président américain, tandis que ceux d’Arabie saoudite et d’Oman, les deux autres membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ne l’ont pas encore fait.
«Au revoir Trump, bienvenue Biden», écrit sobrement le chroniqueur saoudien Aberrahmane Al-Rached dans le quotidien Asharq al-Awsat.
Comme de nombreux commentateurs du Golfe, généralement proches des cercles dirigeants, Aberrahmane Al-Rached dit craindre de voir la politique de la nouvelle administration américaine répliquer celle de Barack Obama, dans laquelle Joe Biden était vice-président.
Mais il estime improbable un retour à cette politique en dépit du fait que Joe Biden s’est entouré de personnalités issues de l’ancienne administration de Barack Obama. Contrairement à Donald Trump, qui a adopté une politique de «pression maximale» à l’égard de Téhéran, Joe Biden devrait revenir à une politique plus conventionnelle vis-à-vis de l’Iran, grand rival régional de l’Arabie saoudite.
Sous Trump, les États-Unis se sont retirés unilatéralement de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 avec Téhéran et ont assassiné le général Qassem Soleimani, chef de l’axe de la Résistance dans la région.
À Bahreïn, le quotidien Akhbar Al-Khaleej regrette même le départ de Donald Trump, en soulignant qu’il mérite «remerciements et reconnaissance».
«Les positions de Donald Trump sur l’Iran ont créé une nouvelle réalité (…) et il sera difficile pour l’administration Biden de les renier complètement», estime toutefois le chroniqueur d’Akhbar Al-Khaleej, Sayed Zahra.
Il ajoute que l’administration Obama a soutenu «des forces destructrices dans les pays arabes, cherchant à leur donner le pouvoir», en allusion au soutien supposé de cette administration aux Frères musulmans, en Égypte et ailleurs.
Quelques heures avant de quitter ses fonctions, Donald Trump a décerné la Légion du Mérite, une haute distinction américaine, au roi de Bahreïn, Hamad ben Issa Al-Khalifa.
Le quotidien saoudien Okaz se demande si la nouvelle administration américaine va «donner l’accolade aux alliés» que sont les pays arabes du Golfe, ou «renouer avec leurs ennemis», en allusion à l’Iran.
Source: Avec AFP