Le royaume de Bahreïn et Haïti ont ouvert le lundi 14 décembre un consulat au Sahara occidental, quelques jours après la décision du président Trump de reconnaître la « souveraineté » du royaume sur ce territoire disputé, en contrepartie d’une normalisation diplomatique entre le Maroc et l’entité sioniste.
Le consulat du royaume du Bahreïn a été inauguré à Laâyoune, la principale ville de l’ancienne colonie espagnole au statut toujours indéfini, dans la partie contrôlée par le Maroc, a constaté un correspondant de l’AFP.
Cette ouverture « incarne une logique de solidarité et de défense de l’intégrité territoriale marocaine », s’est félicité Nasser Bourita, le chef de la diplomatie marocaine, après la cérémonie en présence de son homologue Abdellatif al-Zayani.
La République d’Haïti a pour sa part choisi Dakhla, grand port de pêche situé plus au sud, pour ouvrir sa représentation diplomatique deux jours après l’inauguration de son ambassade à Rabat, a indiqué le ministère marocain des Affaires étrangères dans une note à la presse.
L’ancienne colonie espagnole est à la fois revendiquée par les Marocains et les indépendantistes du Front Polisario soutenus par l’Algérie, voisine et grande rivale régionale de Rabat. Des négociations pilotées par l’ONU sont au point mort depuis le printemps 2019.
Le Maroc, qui contrôle environ les deux-tiers du territoire désertique, veut une « autonomie sous contrôle », alors que le Front Polisario milite pour l’indépendance et réclame un référendum d’autodétermination.
Depuis fin 2019, une vingtaine de pays ont déjà ouvert des représentations diplomatiques à Laâyoune et à Dakhla, sous l’impulsion de Rabat, provoquant des protestations du Polisario. Le consulat américain devrait être établi à Dakhla.
La reconnaissance par les USA de la marocanité du Sahara occidental, alors que l’ONU opte pour une « solution concertée » est intervenue dans le cadre d’un accord tripartite conclu la semaine dernière par les Etats-Unis, ‘Israël’ et le Maroc en fonction duquel Rabat normalise ses liens avec l’entité sioniste.
D’après ses termes, le Maroc devrait rouvrir un bureau diplomatique existant de 1994 à 2002, à l’époque où le roi Hassan II soutenait le processus de paix marqué par les accords israélo-palestiniens d’Oslo en 1993, selon Rabat. Le bureau diplomatique israélien était basé dans la capitale marocaine.
Face à une opinion publique qui manifeste sa colère sur les réseaux sociaux de la décision de normalisation, cette reconnaissance américaine est présentée par le régime marocain comme une « percée » historique.
Source: Avec AFP