Une économie en profonde récession, un rebond moins fort que prévu et des dettes qui s’envolent: l’épidémie de coronavirus s’avère désastreuse pour la zone euro, selon un bilan établi, jeudi 5 novembre, par la Commission européenne, qui n’entrevoit pas de retour rapide à la normale.
Dans ses dernières prévisions économiques, l’exécutif européen anticipe une chute de 7,8% du produit intérieur brut (PIB) de la zone en 2020.
Cette récession est un peu moins grave que les -8,7% anticipés cet été, mais le rebond espéré l’an prochain (+4,2%) devrait aussi être beaucoup moins fort que le chiffre de 6,1% initialement prévu.
En cause: la « seconde vague de la pandémie » de coronavirus, qui « anéantit nos espoirs d’un rebond rapide », a expliqué Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission.
La Commission européenne anticipe pour l’instant que l’économie « reviendra à peine au niveau pré-pandémique en 2022 ». Mais elle souligne que le « degré élevé d’incertitude » qui pèse encore sur l’économie fait courir « des risques de détérioration » de ses perspectives et elle penche plutôt pour un retour à la normale en 2023.
Parmi ces incertitudes, l’état des futures relations commerciales de l’UE avec le Royaume-Uni, au moment où Londres et Bruxelles peinent à négocier un accord qui entrerait en vigueur l’an prochain. Cela « pèse clairement » sur les perspectives économiques de l’UE, a estimé Valdis Dombrovskis.
Dans ses prévisions, la Commission part d’ailleurs du principe que les négociateurs ne parviendront pas à s’entendre sur un traité de libre-échange.
Si l’ensemble des 19 pays de la zone euro entrent en récession cette année, trois souffrent particulièrement: l’Espagne (-12,4%), l’Italie (-9,9%) et la France (-9,4%)
L’Allemagne, première économie de la région, parvient elle à limiter l’ampleur de la chute, avec un PIB en recul de 5,6% en 2020.
Ces difficultés économiques ont conduit les Etats membres à dépenser sans compter dans l’espoir de relancer leurs économies, ce qui a un impact sur les déficits publics, qui devraient largement se creuser, au-delà même de 10% en 2020 pour la France, l’Italie, l’Espagne et la Belgique.
Conséquence évidente, la dette des Etats membres devrait s’envoler en 2020: elle dépassera 100% du PIB dans l’ensemble de la zone euro.
Les niveaux seront particulièrement élevés en Grèce (207,1% en 2020) et en Italie (159,6%). La dette française devrait quant à elle atteindre 115,9% du PIB en 2020 et continuer à progresser en 2021 et 2022.
Source: Avec AFP