L’ONG Human Rights Watch (HRW) a mis en cause les actions de la Russie et la Syrie à Idlib, évoquant de possibles crimes de guerre, voire contre l’humanité. Le colonel Alain Corvez, ancien conseiller aux ministères français de la Défense et de l’Intérieur
Dans un récent rapport sur la guerre en Syrie sur les actions sur le terrain des forces syriennes et russes combattant Daech, le front al-Nosra et d’autres groupes djihadistes takfiristes qui occupent la province d’Idleb, l’ONG évoque de possibles attaques contre des cibles civiles, les qualifiant de «crimes de guerre manifestes et peuvent s’apparenter à des crimes contre l’humanité.»
Cette ONG qui fait partie de la panoplie d’organisations non gouvernementales internationales fondées par le milliardaire américain Georges Soros « est le successeur de «Helsinki Watch», fondé en 1978 et connu pour sa proximité avec les dissidents de l’ex-Union soviétique », précise Sputnik.
Faisant partie de la sphère néoconservatrice dominante, ses dirigeants se sont fait remarquer en encourageant des changements de régime dans des pays comme le Venezuela.
L’agence a interrogé le colonel Alain Corvez, conseiller en stratégie internationale, ancien conseiller du général commandant la Force des Nations unies déployée au Sud-Liban (FINUL) et ancien conseiller aux ministères de la Défense et de l’Intérieur, sur le choix de l’ONG de s’en prendre spécifiquement à la Russie et la Syrie, alors que des puissances occidentales ont fait le même combat en Syrie dans la cadre de la coalition internationale.
«Je rappelle qu’il y a un an, pour la reprise de Raqqa, sur l’Euphrate, les Américains et les Français ont bombardé aveuglément et il y a un colonel français, le colonel Lévrier, qui commandait l’artillerie française sur l’Euphrate, qui a écrit ensuite [à ce propos, ndlr]. Et la Revue Défense nationale a eu le courage de publier cet article dans lequel il disait que ce n’est pas comme ça que l’on gagnait les guerres, parce que chaque obus qui tombait faisait des ennemis.»
M. Corvez s’est dit étonné de ne pas avoir entendu HRW se manifester au moment de Raqqa ni au moment d’Afrine.
«Les armées russe et syrienne, dans leur offensive dans la zone d’Idlib, veulent tuer des terroristes. À quoi leur servirait-il sur le plan tactique de tuer des civils, des femmes et des enfants? Donc l’ONG veut utiliser le fait qu’il y a sans doute des victimes collatérales de ces opérations pour déconsidérer l’opération russo-syrienne.»
Le colonel français explique la réalité du terrain à laquelle les forces armées sont confrontées en Syrie:
«Il est évident que les terroristes se réfugient dans les villages, dans les habitations des gens, sans doute également dans les hôpitaux et dans tous les édifices administratifs. Et donc, il est vraisemblable que les Russes comme les Syriens ont voulu neutraliser les terroristes qui étaient dans des hôpitaux ou dans des habitations.»
Et M. Corvez de conclure : «Cette ONG, Human Rights Watch, est dans l’optique de justifier la stratégie de l’État profond américain et européen.»
Source: Agences