Le président syrien Bachar el-Assad a accusé les Etats-Unis de mentir et d’avoir délibérément bombardé la position de l’armée syrienne située non loin de l’aéroport de Deir Ezzor, à l’est du pays.
« L’attaque n’était pas un incident. Quatre avions ont attaqué une position des forces syriennes pendant plus d’une heure. Ces avions n’ont pas attaqué un bâtiment défini, mais une vaste zone composée de plusieurs collines », a-t-il affirmé dans une interview accordée à l’agence Associated Press (AP).
Assad a également qualifié de mensonges toutes les déclarations de Washington au sujet du conflit syrien.
Samedi dernier, une semaine après la conclusion de l’accord Lavrov-Kerry sur la Syrie, plusieurs chasseurs de la coalition internationale ont frappé des positions de l’armée gouvernementale près de Deir Ezzor, faisant plus de 80 victimes, selon un dernier bilan.
Comment Daesh a-t-il su?
Immédiatement après l’attaque, la milice wahhabite Daesh qui assiégeait le site a lancé un assaut et l’a occupé.
Par la voix de son chef de la diplomatie, Washington a allégué qu’il s’agissait « d’une bavure », précisant qu’elle ignorait que ses frappes visaient les troupes gouvernementales.
Mercredi, un responsable militaire russe avait révélé que ce n’est qu’au bout de deux appels russes que les Américains ont arrêté leurs raids.
Et le président Assad de s’interroger : “Comment les combattants de Daesh ont-ils su que les Américains allaient attaquer cette position avant de rassembler leurs combattants en vue de mener une attaque directe pour s’en emparer après une heure du raid ?”. Faisant allusion que les Etats-Unis sont de mèche avec cette milice wahhabite.
Interrogé sur l’attaque qui a eu lieu deux jours plus tard dans la province d’Alep contre un convoi du Croissant-Rouge, et sur les accusations américaines contre ses forces ou celles de la Russie, le numéro un syrien les a qualifiées « d’allégations infondées » : « Tout ce que les responsables américains ont dit sur le conflit en Syrie n’est pas crédible, mais des mensonges ».
Il a rappelé que l’attaque contre le convoi a eu lieu alors que celui-ci se trouvait dans la zone contrôlée par les terroristes, indiquant que rien ne montre qu’elle a été perpétrée depuis l’air.
Barils explosifs : la bombe est une bombe
Questionné sur les accusations de violation des Droits de l’Homme et sur l’usage des barils explosifs contre les zones des terroristes, le président al-Assad a également dénoncé « des accusations infondées contre la Syrie ».
Selon lui, l’emploi du terme « barils explosifs » dans les médias occidentaux constitue une intoxication médiatique qui « veut présenter quelque chose de très méchant qui peut tuer les gens sans discernement ».
« La bombe est une bombe. Toutes les bombes tuent, mais la question dépend de la manière dont on les utilise. On utilise les armes pour tuer les terroristes en vue de défendre les civils. Ils veulent utiliser cette question pour accuser l’armée syrienne de tuer les civils. Nous ne tuons pas les civils et nous n’avons aucun motif moral ni intérêt à les tuer», a expliqué le président Assad.
Les USA pas sincères
Durant l’entretien, le président syrien a paru sceptique quant au respect d’un cessez-le-feu en Syrie, estimant que « la question ne dépend pas de la Syrie mais des Etats-Unis des Etats-Unis, de la Turquie, de l’Arabie Saoudite et des groupes terroristes affiliés à Daesh, au Front Nosra et à Al-Qaïda, qui ont déclaré qu’ils ne s’engagent pas à l’arrêt des opérations en Syrie ».
“Les Etats-Unis ne sont pas sincères dans l’arrêt de la violence en Syrie”, a-t-il fait noter.
Même pessimisme du président syrien quant à la conclusion d’un partenariat militaire entre les Etats-Unis et la Russie contre les groupes armés, conformément à l’accord qu’ils ont conclu.
« Ceci est possible du côté pratique, mais dans la réalité il est impossible, vu que les Etats-Unis n’ont nullement la volonté d’agir contre le Front al- Nosra ni contre Daesh », a-t-il conclu.
Sources : Sana, Sputnik