Le gouvernement vénézuélien a dénoncé jeudi 16 juillet un « acte de provocation » de la part de Washington après qu’un navire de guerre américain a pénétré « de manière furtive » dans les eaux sous juridiction de Caracas.
L’USS Pinckney, un destroyer de la marine américaine, a croisé « dans notre zone contiguë à une distance de 16,1 milles nautiques (environ 30 km, ndlr) des côtes vénézuéliennes », a affirmé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
L’incursion « furtive » du navire de guerre dans une zone de la mer des Caraïbes sous juridiction vénézuélienne constitue « à tous égards une violation du droit maritime », a continué le ministère.
Pour Caracas, il s’agit d’un « acte de provocation inexcusable » de la part des Etats-Unis, dont le président Donald Trump tente à tout prix d’évincer son homologue vénézuélien Nicolas Maduro.
La zone contiguë, située au-delà des eaux territoriales, s’étend jusqu’à 24 milles nautiques (environ 44 km) des côtes d’un pays donné. Selon les Nations unies, chaque pays a dans sa zone contiguë des prérogatives en matière douanière, fiscale ou migratoire.
Mercredi, le Southern Command (Southcom), qui dirige les opérations militaires des Etats-Unis dans les Caraïbes, avait prétendu que l’USS Pinckney avait été déployé dans la mer des Caraïbes pour y mener « une opération de liberté de la navigation » et ainsi contester « une revendication maritime abusive du Venezuela ».
Il y a trois semaines, Caracas avait déjà dénoncé un « acte de provocation » lorsqu’un destroyer lance-missiles, l’USS Nitze, avait croisé à proximité des eaux vénézuéliennes pour les mêmes raisons avancées par le Southcom.
Les Etats-Unis considèrent que la présence au pouvoir de Nicolas Maduro, président élu par le peuple, est illégitime et appellent à son renversement. Washington et une cinquantaine d’autres capitales reconnaissent comme président par intérim du Venezuela le chef de file de l’opposition, Juan Guaido.
Les tensions entre Washington et Caracas ont connu un regain ces dernières semaines lors de l’arrivée au Venezuela de cinq pétroliers iraniens destinés à pallier la pénurie de carburant que connaît le pays d’Amérique du Sud soumis à des sanctions US.
Source: Avec AFP