La Corée du Nord s’est insurgée, jeudi 11 juin, contre le fait que Washington ait déploré sa décision de couper les ponts avec Séoul, en estimant que les Etats-Unis ne devaient pas se mêler des affaires intercoréennes s’ils souhaitaient la bonne tenue de la présidentielle américaine en novembre.
Dans un communiqué relayé par l’agence officielle nord-coréenne KCNA, un haut responsable du ministère nord-coréen des Affaires étrangères qualifie de « dégoûtant » le « double-jeu » de Washington.
Les Etats-Unis devraient « tenir leur langue et s’occuper d’abord de leurs affaires intérieures » s’ils veulent la « bonne tenue » de la présidentielle, a déclaré le directeur général du département des affaires américaines du ministère, Kwon Jong Gun.
Cette menace voilée intervient deux jours avant le deuxième anniversaire du sommet historique entre Kim Jong Un et Donald Trump à Singapour, le premier entre un leader nord-coréen et un président américain en exercice.
Au-delà de la symbolique, cette rencontre n’avait débouché que sur une déclaration très vague en faveur de la dénucléarisation de la péninsule. Mais les négociations sur le dossier nucléaire nord-coréen sont au point mort depuis le fiasco du deuxième sommet entre les deux hommes, en février 2019 à Hanoï.
Les Etats Unis n’ont toujours pas levé les sanctions internationales pesant sur la Corée du Nord.
Pyongyang a exprimé sa colère contre Washington à travers d’une série d’essais d’armement ces derniers mois.
Depuis la semaine dernière, la Corée du Nord a proféré des reproches acrimonieux envers son voisin du sud au sujet de l’envoi sur son territoire de prospectus anti-Pyongyang par des militants. Pyongyang a annoncé, mardi 9 juin, qu’il coupait toutes les communications officielles avec son voisin.
Le département d’Etat américain s’est dans la foulée dit « déçu » par la décision nord-coréenne et a « exhorté la Corée du Nord à reprendre le chemin de la diplomatie et de la coopération ».
Les Etats-Unis maintiennent en permanence 28.500 soldats au Sud « pour protéger » leur allié de la « menace nord-coréenne ».
Pyongyang est sous le coup de multiples sanctions du Conseil de sécurité en raison de ses programmes nucléaire et balistique.