Le chef de l’Etat, le général Michel Aoun, s’est entretenu ce mercredi 3 juin avec les ambassadeurs des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu.
Lors de cet entretien, M.Aoun a réitéré la position ferme du Liban qui rejette les pressions consistant à modifier la mission de la Finul.
Les Etats Unis et ‘Israël’ ont exercé des pressions à l’ONU pour que la Finul puisse mener des fouilles dans des propriétés privés sous prétexte de rechercher les armes du Hezbollah.
Voici le discours intégral du président Aoun :
Monsieur le Premier ministre,
Excellences,
Depuis quarante-deux ans, un véritable partenariat a été instauré entre le Liban et l’Organisation des Nations Unies, notamment grâce à la présence de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), officiers et contingents venus de 45 pays amis. Nous apprécions cette collaboration car elle accompagne et soutient les forces armées libanaises au niveau de son déploiement dans le sud du pays et elle contribue, à la demande gouvernement libanais, à sécuriser les frontières du Sud-Liban. Aujourd’hui, nous nous remémorons avec émotion les martyrs de cette force multinationale tombés sur le sol libanais afin de servir cette noble mission qui consiste à rétablir la paix et la sécurité internationales.
Depuis 1978, ce partenariat se traduit par une coopération étroite entre l’armée libanaise et les forces de la FINUL. Il se manifeste sur le terrain par des patrouilles conjointes quotidiennes, des opérations de déminage et des exercices militaires communs. Depuis 2006, la Force maritime de la FINUL – c’est une première du genre dans l’histoire des missions des Nations Unies – mène des exercices concomitants avec la marine libanaise, aide les forces armées de notre pays à développer leurs capacités et prépare notre marine et le régiment-modèle à l’application de la résolution 1701. La FINUL met également en œuvre des projets sociaux, éducatifs, culturels et sanitaires au niveau local en coopération avec les municipalités, faisant profiter ainsi les habitants de la région.
Un autre aspect fondamental de la mission de la FINUL consiste à assurer le parachèvement de la Ligne Bleue. Ses dirigeants organisent des réunions militaires au sein du mécanisme tripartite ce qui contribue à apaiser les tensions et à régler tout incident urgent aux frontières du pays.
Grâce à ce partenariat qui existe entre l’armée libanaise et la FINUL, le Sud-Liban jouit depuis 14 ans d’un calme unique dans une région en proie aux conflits et aux guerres. Cela fait de la FINUL un modèle du genre au niveau des forces internationales de maintien de la paix.
Dans sa déclaration ministérielle, le gouvernement a affirmé l’engagement du Liban envers la résolution 1701 et le soutien des forces internationales d’urgence dans le sud.
Par conséquent, je souligne l’importance de la poursuite et du renforcement du partenariat entre la FINUL et l’armée libanaise, notamment au niveau du rôle de la FINUL dans la surveillance quotidienne des violations israéliennes par voies aériennes, terrestres et maritimes.
La transmission de données détaillées à ce sujet au Conseil de sécurité de l’ONU est essentielle afin de démontrer la violation persistante par Israël de la résolution 1701 et des bombardements des territoires syriens à travers l’infraction de l’espace aérien libanais.
Excellences,
La constitution libanaise stipule que les propriétés privées doivent être respectées, leur accès nécessitant l’approbation préalable et l’accompagnement des autorités libanaises compétentes. Voilà pourquoi, il est important de souligner que le maintien de la stabilité dans le Sud doit relever de la responsabilité du gouvernement libanais et de l’armée libanaise qui fournit à la FINUL les facilités demandées afin de l’aider à accomplir sa mission.
Quant aux incidents limités qui se sont produits entre des groupes de la FINUL et les habitants de certains villages, ils ne reflètent nullement un climat négatif contre la FINUL car leur pourcentage reste minime (0,03%) et leurs causes sont bien connues.
Pour les prévenir encore davantage, il est important de renforcer la coopération entre La Force Internationale et l’armée libanaise en respectant les mécanismes de coordination et de connexion entre elles.
Excellences,
Aujourd’hui, la nécessité de poursuivre la mission de soutien de la FINUL à l’armée libanaise est plus essentielle que jamais. En effet, notre pays traverse une période particulièrement critique à cause de la crise économique et financière sans précédent, de la pandémie émergente du virus Covid-19, de la menace terroriste persistante dans la région, du problème des déplacés syriens et des réfugiés palestiniens.
En attendant que le Liban puisse bientôt être en mesure de récupérer les territoires des Fermes de Shebaa et le nord de la ville de Ghajar (occupées par l’entité sioniste), d’arriver à une solution concernant les points de contestation de la Ligne Bleue et de définir le tracé des frontières maritimes, notre pays tient au maintien des forces de la FINUL et au rôle positif qu’elles effectuent.
Dans ce contexte, le Conseil des ministres a décidé, lors de sa réunion du vendredi 29 mai, de s’adresser au Conseil de sécurité pour demander une prorogation d’une année supplémentaire à compter du 31 août 2020 de sa mission, et ce sans modifier son mandat, ni le but de son rôle et encore moins les règles de son engagement afin de permettre une continuité capitale pour la région et même au niveau international.
Pour terminer, je voudrai exprimer la reconnaissance du Liban pour les efforts des Nations Unies, des pays amis, des forces de la FINUL, commandement et personnel, affirmer notre soutien à l’application de la résolution 1701, garante du calme et de la stabilité dans le Sud-Liban.
J’affirme également notre attachement aux Forces Internationales et reconnais l’importance de leur rôle que ne peut être surpassé que par notre dévotion à nos libertés publiques définies par la constitution libanaise tout comme à la souveraineté absolue du Liban sur l’ensemble de son territoire, de ses eaux et de son espace aérien.
Bureau de presse de la Présidence de la République