Dans un discours prononcé à l‘occasion de la célébration de la Journée mondiale d’al-Qods, dans lequel il a dressé un bilan de la confrontation de l’axe de la résistance contre l’axe américano-israélien, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a répertorié ses exploits importants réalisés et les revers qu’il lui a infligé.
Tous les projets américano-israéliens au Liban, en Syrie, en Irak, en Iran, au Yémen,…, se sont soldés par un échec, a-t-il estimé, insistant sur le fait que le combat principal de l’axe de la résistance est contre les Etats-Unis qui sont le grand parrain d’Israël et qui usent de leur hégémonie dans le monde pour assurer sa supériorité et son existence.
Les ennemis que nous combattons sont les Américains… Je dis ceci pour décrire cette bataille dans la réalité et pour dire qu’elle sera longue et difficile et nécessitera des sacrifices d’une part et pour mettre la lumière sur l‘importance des exploits et des victoires réalisés lorsqu’on sait que nous combattons la superpuissance mondiale », a-t-il affirmé. Citant dans les détails les différents domaines dans lesquels le projet américano israélien a été défait.
Selon lui, avec le deal du siècle de Donald Trump, et les annexions qu’il a initiées, de la ville de Jérusalem al-Qods, du Golan syrien et celle qui devrait intervenir de la Cisjordanie, « il est clair qu’il n’est plus question de la solution des deux Etats ni d’un Etat palestinien ».
« Le maximum qu’ils peuvent accorder est une sorte d’autodétermination très limitée », a-t-il précisé.
Evoquant les pays arabes qui prônent la normalisation avec l’entité sioniste, il a critiqué avec fermeté ceux qui sont devenus les amis d’Israël et lui offrent leurs services à bon escient. Tout en considérant que cette politique est contraire aux aspirations des peuples arabes qui « si on leur accordait une tribune réelle pour exprimer leur opinion auraient fait part de leur rejet de ce projet qui s’apparente à de la trahison».
Sayed Nasrallah a assuré qu’il ne revient à aucun dirigeant ni aucun pays ou puissance de renoncer à la Palestine laquelle appartient exclusivement aux Palestiniens, il a rendu hommage à la résistance du peuple palestinien, dont aucune composante n’a donné son consentement au deal du siècle.
Concernant les défis auxquels ferait face l’axe de la résistance dans le proche avenir, il a exclu les scénarios de guerre sur lesquels le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait misé, l’an passé, et a prévu celui des sanctions économiques, partout dans les notamment au Liban.
Il a cependant dit prévoir avancer une nouvelle conjoncture internationale, sur fond de la pandémie du coronavirus, vers « une nouvelle Amérique, une nouvelle Europe, une nouvelle Chine »…
« Nous allons vers de nouvelles opportunités et peut-être vers de nouvelles menaces … les piliers du deal du siècle, notamment Trump, Netanyahu et Mohamad ben Salmane s’empêtrent dans leurs propres problèmes », a-t-il diagnostiqué, concluant que l’avenir porte un grand espoir pour l’axe de la résistance et ceux qui le soutiennent.
Les idées principales du discours
La journée mondiale d’al-Qods intervient cette année en concomitance avec la célébration de la Nakba qui a institué l’établissement de l’entité sioniste, cette tumeur cancérigène, ce mal absolu, avec tout ce qui en a découlé. Elle intervient aussi avec la célébration de la victoire du 25 mai 2000 qui a initié les victoires et les grands changements dans la région, en Palestine, et dans la lutte contre le projet sioniste en vue de la libération de la Palestine.
Mon discours portera deux parties
Dans la première, il faudra rappeler les constantes qui régissent cette confrontation menée contre le projet sioniste.
Dans la seconde, il y aura aperçu historique et un récapitulatif de la conjoncture actuelle, pour en dégager la position que nous devons adopter et les responsabilités qui nous en incombent…
Une constante religieuse qui perdure
Lorsque l’imam Khomeiny a annoncé la journée d’al-Quds, c’était le couronnement d’un long parcours de lutte que cette position religieuse avait entérinée, dès le début des années 60 …
Durant les années de confrontation avec le Shah, l’une des raisons qui la motivaient était notamment ses relations privilégiées avec les USA et Israël
L’un des slogans de sa bataille a été la question de la Palestine et d’al-Quds. Cette prise de position avait été exprimée dès le début de la Nakba et l’instauration de cette entité usurpatrice
Elle résume d’ailleurs les positions des grandes références religieuses de Najaf et de Qom sur la question de la Palestine et d’Israël, en l’occurrence que la Palestine appartient aux Palestiniens, dans sa totalité et qu’Israël est une entité usurpatrice,…, et que tous ceux qui se sont implantés en Palestine devraient revenir vers les pays d’où ils sont originaires. Car nous ne voulons jeter personne dans la mer…
Au Liban, les anciennes générations, nos grands-pères nous ont éduqués sur cette position-là, depuis sayed Abdel Hussein Charafeddine, en passant par sayed Moussa Sadr qui a fondé la résistance populaire, puis sayed Mohamad Hussein Fadlallah et cheikh Mohamd Mahdi Chamsededdine
Et nous avons entendu le récent discours de l’imam Khamenei.
Compte tenu des positions des grands religieux références, notre position est idéologique, dogmatique, religieuse, philosophique, nationale, et elle est donc immuable ne peut en aucun cas être changée…
Quiconque penserait qu’il pourrait la changer par le biais des guerres, des menaces, des sanctions, de l’embargo, de la famine,…, est induit en erreur…
Se trompe aussi celui qui croit que la résistance actuelle n’est qu’une expression d’un enthousiasme juvénile qui peut se dissiper avec le temps, ou qui dépend d’un acquis politique momentané…
Parmi les constantes qu’il faut toujours garder à l’esprit, celle que le droit ne tombe pas et ne devient pas caduque avec le temps. Comme le délit d’un vol qui le restera à jamais et ne peut en aucun devenir légal…
(…)
Il est interdit de renoncer à la Palestine
Dès lors il n’est pas permis à personne de renoncer à la Palestine ou à une partie de la Palestine ou d’al-Quds et de l’accorder à quelqu’un d’autre que le peuple palestinien
Personne d’autre que le peuple palestinien ne possède un iota de la Palestine et c’est à lui qu’incombe la responsabilité de restituer sa patrie et les lieux saints. Il en incombe aussi à la Oumma islamique de l’aider. Cela relève de son devoir sur lequel elle devra rendre des comptes le Jour du Jugement dernier, lorsque Dieu nous interrogera sur nos actes.
Comme Il nous interrogera sur le sort des lieus saints qui se trouve en Palestine, Il nous interrogera sur la position que nous avons prise avec un peuple qui a été jeté hors de son pays,…
La résistance dans toutes ses formes est le seul moyen pour restituer la terre, les lieux saints et les droits usurpés. Tous les autres moyens ne mènent qu’à l’impasse comme nous le voyons très bien aujourd’hui…
Les batailles de la libération tout au long de l’histoire ne se réalisent pas en quelques années. Elles ont parfois besoin de plusieurs générations, de plusieurs dizaines d’années voire de plusieurs centaines pour atteindre leur objectif
La longueur de la bataille ne devrait nullement mener au désespoir et au renoncement…
Quand bien même une génération se trouve dans l’incapacité de mener à terme la confrontation, mais elle ne peut en aucun cas reconnaitre l’occupation. Elle devrait se contenter d’exercer la résistance passive, mais sans jamais se plier ou d’admettre l’occupation. Elle doit la reléguer aux générations futures qui pourraient réaliser la victoire…
La faiblesse des moyens et les capacités avantageuses de l’ennemi ne sauraient être une cause pour capituler à l’occupation…
Les forces occupantes finissent toujours par être défaites.
L’une des raisons pour lesquelles elles sont défaites, entre autre lorsqu’elles sont conscientes que leur maintien et la perduration de leur occupation leur coûtent trop cher. A l’instar de ce que nous avons vu dans certains cas contemporains comme au Vietnam et au sud du Liban lorsque l’ennemi a fini par accepter de se retirer parce sa présence devenait trop coûteuse pour lui.
Une autre raison qui pousse une force occupante à se retirer est la faiblesse de l’Etat central de l’occupant et son effondrement pour des raisons économiques, politiques, sociales ou autres…
Les deux causes peuvent très bien se réunir pour accélérer les retraits des occupants comme ce fut le cas avec de grands empires…
Ceci est applicable avec l’entité ennemie… Elle est aux prises avec des difficultés internes, avec la corruption qui a atteint la tête du régime. Elle est à court de solutions…
La bataille contre la superpuissance américaine
L’Etat central qui soutient cette entité est les USA qui pourraient dans l’avenir s’effondrer et ne plus pouvoir soutenir Israël
Ceci aura lieu surement. C’est seulement une question de temps…
Aujourd’hui, il faut se demander contre qui notre bataille est-elle dirigée, lorsque nous combattons l’occupation israélienne contre qui le faisons- nous, nous et le peuple palestinien ?
Dans les apparences, c’est avec Israël, mais en profondeur, c’est contre les Etats-Unis, contre les gouvernements américains qui se sont succédés…
Israël est la caserne ou le premier front des Etats-Unis dans la région.
Que ce soit dans les cas libanais ou palestinien, qui donc soutient Israël militairement, en équipements et en technologies militaires, sur le plan sécuritaire, économiquement, les aides se comptent chaque année en plusieurs milliards de dollars, sans oublier les manœuvres militaires conjointes.
Les Etats-Unis exploitent leur hégémonie dans le monde pour le compte d’Israël
Concernant les crimes contre le Liban, jamais ils ne permettent de condamner Israël…
Les USA investissent toutes leurs relations internationales pour l’intérêt d’Israël. Si quelqu’un voudrait être roi ou président ou accéder au pouvoir, il se doit d’avoir un programme d’action à l’avantage d’Israël.
Israël est le portail pour se rapprocher des USA
Le Soudan, pour en finir avec les sanctions économiques, est contraint de s’assoir avec Netanyahu.
Ce dernier fait croire que la normalisation est le fruit de ses efforts politiques, ceci est faux. C’est le résultat de la volonté américaine et des pressions américaines…
Les USA exploitent leur hégémonie pour consolider Israël, consacrer sa supériorité dans la région et l’imposer aux gouvernements et aux régimes de la région…
La bataille réelle c’est avec les USA qui déclenchent des guerres partout pour consolider Israël, comme la guerre de Saddam, comme beaucoup de guerres qui ont lieu actuellement pour endiguer la résistance dans notre région…
Je dis ceci pour décrire réellement cette bataille pour dire qu’elle sera longue et difficile et nécessitera des sacrifices. Pour aussi mettre la lumière sur l’ampleur des exploits et des victoires réalisés lorsqu’on sait que nous combattons la superpuissance mondiale.
Les mouvements de résistance doivent avoir la fierté de combattre et de réaliser des exploits face à la grande puissance mondiale.
Il faut signaler dans le cadre de la conjoncture actuelle, que le projet us-israélien ne prône pas la solution des deux Etats ni n’admet un Etat palestinien.
Après l’annexion d’al-Qods, du Golan syrien occupé, adviendra l’annexion d’une partie de la Cisjordanie, puis de toute la Cisjordanie. Cela veut dire que les israéliens vont tout prendre et ne saurait admettre qu’un simulacre d’une autodétermination limitée aux Palestiniens.
Les revers américano-israéliens
Deuxième partie : dans l’environnement actuel du conflit, il y a des pays qui sont sortis du conflit, de l’équation, en tant que régime. Ils se soucient de leurs propres problèmes ou s’enferment dans leurs frontières.
D’autres sont sortis de l’équation, sans rester pour autant neutres. Ils aident l’ennemi, non pas militairement, mais en traquant les palestiniens sur leur sol, en les classant sur leurs listes terroristes, en les réprimant, en votant en faveur d’Israël dans les instances internationales… Ces Etats sont devenus les amis et les soutiens d’Israël et les adversaires acharnés du peuple palestinien
Or, certains Etats sont au cœur de l’équation mais ils minoritaires comme l’Iran et la Syrie. Il y a aussi des forces, des organisations populaires comme au Yémen, au Bahreïn au nord d’Afrique, au Nigeria, au Liban, en Irak,…
Les Etats de la résistance sont donc limités mais ils ne sont pas faibles, ils font partie de ce qu’on appelle l’axe de la résistance. Ils luttent contre l’axe us-israélien auquel des Etats de la région offrent des services importants, comme entre autre la guerre au Yémen et la répression du peuple au Bahreïn,…
Les Israéliens et les Us ont dans certains cas échoué, là où nous avons triomphé, non par parce qu’ils sont faibles, mais en raison des sacrifices consentis par la résistance de notre axe, grâce à ses actes braves et persévérants.
Cette lecture et cette vision des faits nous insufflent de l’espoir et déterminent nos responsabilités pour la Palestine…
Echecs sans fins contre l’Iran
Selon la vision us, l’Iran est le poids lourd de l’axe de résistance. Et il est le plus visé.
L’an dernier, les us et israéliens ont misé sur le renversement du pouvoir ou au moins pour changer son comportement sur la question israélo-palestinienne. Comme lorsque les Américains, avec Trump, ont décidé le retrait de l’accord nucléaire, assorti au rétablissement des sanctions. Trump s’attendait à ce qu’il en découle un mouvement de contestation en Iran, du aux difficultés économiques. Nous nous rappelons très bien lorsque John Bolton avait assuré qu’il allait fêter Noël à Téhéran fin 2019. L’an est fini et Bolton est parti et le pouvoir iranien est resté…
Les dirigeants israéliens aussi misaient sur ce choix et avaient exercé beaucoup de pressions pour que les USA se retirent de cet accord.
Aujourd’hui, tous sont unanimes que cette politique a échoué, et ce grâce à la persévérance et la résistance de l’Iran, de son pouvoir et de son peuple … un autre pays se serait écroulé, mais pas l’Iran…
Ils ont spéculé sur une guerre des USA contre l’Iran. Netanyahu en faisait partie. Mais leurs calculs se sont soldés par un échec. Ils ont cru de même avec l’assassinat de Soleimani et Mohandes. Mais lorsque la base Aïn al-Assad a été bombardée, et que Trump s’est abstenu de riposter au drone américain qui a été abattu par l’Iran, le scénario de la guerre était désormais plus écarté que jamais…
Ils ont misé sur les groupes takfiristes à l’intérieur de l’Iran et dans les régions frontalières Est et Ouest, mais en vain…
Il en était de même avec la pandémie de coronavirus. Ils s’attendaient à ce que l’Iran en sorte affaibli, mais leurs espoirs ont été douchés et l’Iran en est ressorti plus fort, de l’aveu de l’OMS. Alors que ce sont les USA et les autres grandes puissances qui semblent entièrement perdus et débordées par la pandémie…
En fin de compte, les USA et israéliens misent sur les sanctions sur la RII et ses répercussions sur les protagonistes qu’elle soutient
En tout cas l’Iran est resté ferme et puissant, comme l’a très bien exprimé l’imam Khamenei
Oui, nous pouvons parler en toute confiance d’un revers israélien et américain et d’une position iranienne ferme et tenace qui est parvenue à s’affirmer…
L’évolution irakienne en faveur de la résistance
En Irak en tant que gouvernement et peuple, on peut dire qu’il y a eu une transformation en faveur de la résistance, de ses mouvements, de la culture de la résistance. La position de l’Irak, la présence du Hachd al-Chabbi est contraire aux intérêts israéliens qui insistaient pour détruire l’Irak, son armée, son économie
Lors de l’invasion de l’Irak, le lobby israélien aux USA voulait détruire ce pays
Mais l’Irak ne peut faire partie de cet axe américano-israélien…
Les USA et les israéliens ont agi par le biais des groupes takfiristes pour lancer la guerre confessionnelle : l’unité et la résistance du peuple irakien, la victoire contre Daech et la poursuite de cette bataille sont des atouts de force qui vont dans le sens des intérêts de la résistance …
Il revient aux responsables irakiens d’orienter l’Irak vers sa position naturelle dans le conflit…
La victoire syrienne face à une guerre mondiale
En Syrie, sa position dans le passé et aujourd’hui est clair et n’a pas besoin d’explication. Elle a fait l’objet d’une guerre mondiale, elle a triomphé. Il lui reste quelques batailles dans quelques poches, mais le pouvoir se rétablit
Le projet us-israélien voulait renverser son pouvoir, et maintenir une bande sécuritaire dans le sud syrien, ce qui a été avorté.
Aujourd’hui le slogan de leur bataille est exploiter les opportunités pour empêcher que l’armée syrienne ne reprenne ses forces, ils veulent sortir les Iraniens et les factions de la résistance, et maintenir leur emprise sur l’Est de l’Euphrate en se jouant de la carte kurde
Ce qui s’est passé est une grande victoire de l’axe de la résistance et une grande défaite pour l’axe us-israélien…
Certains acteurs internes syriens étaient disposés à louer le Golan syrien à Israël pour 99 ans
Maintenant, ils misent sur les sanctions et la loi César pour renforcer l’embargo contre la Syrie
Il y a donc un fiasco israélien et leurs objectifs n’ont pu être réalisés, grâce aux sacrifices consentis…
Au Yémen, des résultats inverses
Au Yémen, il est clair que l’un de ses objectifs de la guerre est d’empêcher l’émergence d’une force yéménite de résistance dirigée par le mouvement Ansarullah. Ils ne voulaient aucune position de la part de ce pays qui jouit d’une position stratégique et géographique importante…
Cette guerre est aussi bien celle des Américains qui fournissent toute sorte de soutien à la coalition saoudienne…
Après six années de guerre, les résultats sont à l’inverse de ceux escomptés par eux.
Cette force s’est renforcée plus que jamais. Elle possède des industries militaires, des missiles et des troupes capables de libérer de grandes superficies.
Ils se trouvent aujourd’hui dans l’impuissance de changer les équations sur le terrain… nous le voyons bien…
Le fiasco au Yémen, s’il avait eu lieu, aurait eu des répercussions sur le deal du siècle. Car l’un de ses piliers qui est Mohamad ben Salmane, s’il en était sorti triomphant, il aurait été présenté en héros et aurait imposé en toute assurance le deal du siècle…
La crainte de la guerre avec le Liban
Au Liban, il y a une dissuasion. Israël craint plus que tout le scénario d’une guerre. Quand bien même cette dissuasion est respectée des deux côtés de la frontière, ceci constitue un exploit pour le Liban, car la conjoncture a toujours été favorable à Israël.
L’un de leur but qui a été d’empêcher l’évolution des capacités de la résistance a été aussi un échec, malgré leurs raids perpétrés en Syrie pour les opérations de transfert d’armes, selon leurs dires…
L’an dernier, les israéliens misaient sur les évolutions internes beaucoup plus que sur leurs propres capacités, nous avons vu leur position à l’égard du mouvement de contestation qui a éclaté en octobre 2019. Ils avaient spéculé sur un reversement de l’environnement chiite contre la résistance. Ils ont été surpris par les résultats des élections législatives de 2018
Aujourd’hui, ils comptent sur les sanctions américaines. Ils veulent dire aux libanais si vous voulez de l’aide et de l’argent, vous devez signer avec Israël et régler les contentieux frontaliers maritimes et terrestres selon les conditions américaines t israéliennes. Nous en parlerons plus tard dans les détails.
Mais je veux dire que les pays qui ont capitulé sont toujours affamés et ne sont pas sortis de leurs problèmes et difficultés. Ils ne les ont pas aidés pour autant, tandis que nous pouvons grâce à nos ressources humaines, à nos propres capacités, à notre volonté et notre persévérance, préserver notre souveraineté. Ce n’est pas vrai que nous sommes inévitablement face à deux choix… Nous pouvons préserver ns richesses et nos ressources d’hydrocarbures et ne pas mourir de faim…
Les Palestiniens résistent toujours, Netanyahu est pressé
En Palestine, durant l’an dernier il était clair que les israéliens étaient empressés de parvenir à leurs fins.
En Syrie, en Irak, au Yémen, en Palestine, il y avait des signes de résistance, et leurs tentatives de monter les habitants de Gaza contre la résistance ont échoué, le but des israéliens à Gaza ayant été d’empêcher les progrès de la résistance, mais ceci a échoué de l’aveu des israéliens et nous avons entendu des dirigeants palestiniens dire détenir des missiles qui atteignent toutes les zones de la Palestine occupée…
En Cisjordanie nous avons vu comment les opérations de résistance des jeunes palestiniens se poursuivent sans répit…
En suivant les évolutions depuis l’an dernier, lorsque Trump a imposé le deal du siècle dans toute son arrogance et sa vantardise, ils ont été surpris par la position palestinienne, par le consensus palestinien. Personne n’a signé le deal surtout concernant al-Quds…
Ce fiasco est dû au courage des palestiniens, à leur consensus, à leur résistance et à leur patience et leur volonté…
C’est pour cela que Netanyahu veut faire vite, avant le départ de Trump, car la victoire des démocrates lors des prochaines présidentielles pourrait changer la donne, ils auraient une autre approche…
Après l’annexion d’al-Qods, du Golan, et malgré les menaces de l’AP et des positions de la Jordanie, il veut aller de l’avant vers l’annexion de la Cisjordanie. Avant le départ de Trump … il veut e débarasser une fois pour toute de la solution des deux Etats qui pourrait être reprise par les Démocrates s’ils l’emportent dans la prochaine présidentielle.
Il faut rendre hommage à la résistance des palestiniens, partout ceux de l’intérieur, ceux de la diaspora, aux Jérusalémites, et ce malgré tout ce qu’ils subissent, les sanctions, les répressions, les arrestations, les destructions de leurs maisons. Personne dans le monde n’a le droit de les accuser d’avoir renoncé à leur patrie et à leur cause. Ils font preuve d’une persévérance admirable…
Concernant la normalisation de certains gouvernements arabes, auparavant ils disaient qu’ils l’emprunteraient après la paix globale alors qu’ils font tout le contraire, et ce en raison des pressions américaines sans doute…
Il faut dénoncer cette normalisation. Ceci en incombe aux religieux de le faire…
Les peuples arabes et musulmans aussi devraient exprimer leur refus de cette normalisation…
Sachant que cette normalisation a été un fiasco dans les cas égyptien et jordanien. Elle relève uniquement d’une volonté politique et non pas populaire…
La volonté des peuples arabe et musulmans, s’il leur était permis de l’exprimer, refuse dans son ensemnle ce processus qui relève de la trahison et de haram (proscrit pas la religion)…
Vers une nouvelle conjoncture internationale
Durant cette année 2019-2020, est advenu le martyr du grand commanda hajj Soleimani qui était un pilier de l’axe de la résistance et d’Abou Mahdi al-Mohandes qui étaient parmi les voix qui réclamaient que l’Irak assume ses responsabilités dans ce conflit…
Ce martyr est certes une grande perte pour nous, mais leur sang saura allumer la voie de cette marche vers son heureux dénouement…
Pour conclure dans l’ensemble, en l’an 2019-2020, il y a eu une certaine avancée américano- israéliennes dans certains domaines mais il faut parler des revers que nous avons fait subir à leur axe, le plus important est d’avoir franchi l’obstacle de la guerre communautaire qu’ils ont planifiée dans la région
Il faut que nous ayons une vision dans l’horizon.
Le choix des guerres militaires pour le moment semble être écarté par les Israéliens et les Américains, même pour le Liban, mais je ne peux être sûr de rien. Ils vont agir sur la question des sanctions et de la famine.
Nous devons entre temps développer nos capacités, faire preuve de patience et persévérer. Là où des sacrifices sont nécessaires, il faut les consentir. L’ennemi ne pourra jamais endiguer ce processus et il ne devrait pas miser qu’il peut acculer le Hezbollah. Les règles des jeux instaurés à l’issue de la guerre 2006 sont toujours de vigueur, que leurs calculs ne soient pas erronés. Il faut affronter la guerre psychologique et lire objectivement les évènements et attendre les changements qui pourraient survenir d’une année à l’autre.
Aujourd’hui, de grands experts assurent que les USA ont perdu leur leadership mondial, sur fond de la propagation de la pandémie du coronavirus. Les USA se soucient de leurs propres problèmes économiques: la récession, le chômage, les cas contaminés et les décès…
Nous allons nous trouver face à une nouvelle Amérique, face à une nouvelle Europe, voire face à une nouvelle Chine.
Nous nous dirigeons vers une nouvelle conjoncture internationale laquelle va créer des nouvelles opportunités qui étaient inexistantes dans le passé et engendrer aussi de nouvelles menaces.
Concernant le deal du siècle, ses piliers s’effondrent, l’un après l’autre, Trump, Netanyahu et MBS, se trouvent dans une situation critique et se trouvent désormais rattrapés par leurs problèmes internes…
Il n’y a pas de leadership mondial pour faire face au coronavirus. Même l’organisation mondiale de la santé fait l’objet d’une attaque américaine féroce.
Cet environnement nous ouvre de nouveaux horizons, et nous donne de l’espoir que nous pouvons les défaire, avec notre unité, notre persévérance, notre sens des responsabilités, et en faisant face aux sanctions…
Nous avançons vers l’an prochain avec de grands espoirs, nous sommes confiants que les peuples soutiennent ce processus…
(…)
Dans quelques jours nous célèbrerons la fin du mois de Ramadan, l’Aïd al-Fitr. Hélas, Il n’y a rien qui nous rend heureux dans notre région, hormis les exploits et les victoires que nous réalisons sur le terrain. Notre ultime bonheur est de pouvoir libérer la ville sainte d’al-Qods et de restituer les terres occupées.
FIN
Source: Al-Manar