La Turquie a plié face aux Etats-Unis sur la question du déploiement du S-400 russe.
Selon l’agence Reuters, rapporte Press Tv, elle a reporté la mise en service des systèmes de défense russes, exigée par Washington qui a menacé de lui infliger des sanctions américaines, une fois qu’il est actionné, en vertu de la loi de la Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act (CAATSA). Une loi conçue pour punir les pays qui achètent du matériel de défense à la Russie. C’est en avril que les S-400 auraient dû être activés, selon les déclarations du président turc.
« Le déploiement des systèmes de défense antimissile russes S-400, prévu par la Turquie, a été reporté à cause de l’épidémie de coronavirus, mais se réalisera finalement », a déclaré, jeudi 30 avril, le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan.
« Il y a eu un retard à cause du coronavirus, mais les choses évolueront comme prévu », a déclaré Ibrahim Kalin lors d’une réunion en ligne organisée par le Conseil de l’Atlantique, ajoutant qu’Erdogan avait déclaré à plusieurs reprises au président américain Donald Trump qu’il était également intéressé par l’achat des systèmes américains Patriot.
Le responsable turc a évité d’attribuer ce report aux menaces américaines, et l’a imputé à la pandémie du nouveau coronavirus et à la récession économique qui en a découlé, la deuxième en deux ans.
Pour leur part, les États-Unis ont avancé comme raison de leur rejet des S-400 qu’ils sont incompatibles avec le système de défense de l’Otan et mettraient en péril les avions furtifs F-35 américains que la Turquie prévoyait d’acheter.
Les S-400 ont été livrés à la Turquie les mois de juillet et septembre de l’an dernier, pour un contrat de 2.5 milliards de dollars américains.