Cette conférence de Berlin avait l’air d’un festin des « vautours », constate un analyste. Quelques heures après la Conférence de Berlin destinée, dit-on, à soutenir le cessez-le-feu en Libye, les positions du gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj au sud de Tripoli ont été frappées par les forces du général Haftar visiblement trop remonté du fait de ses soutiens américains, émiratis, égyptiens et saoudiens.
Le gouvernement d’union nationale d’al-Sarraj a considéré ces attaques comme une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu en Libye, qui, toute raison gardée, n’avait aucune chance de s’imposer au Berlin, les puissances participant ayant eu pour objectif de répartir le « gaz libyen » et puis pourquoi pas, de faire en sorte que le Maghreb soit un nouveau Moyen-Orient avec sa « guerre syrienne », ses « armes à vendre », ses « populations à pousser à l’exode ».
Tout le monde aura remarqué que la Conférence de Berlin sur la Libye, organisée dimanche dernier sans la participation d’al-Sarraj ni de Haftar, avait une liste d’invités très calibrée : l’Algérie, l’Egypte et le Congo conviés, la Tunisie boudée, l’objectif étant évidemment de diviser les voisins immédiats de la Libye et de rendre impossible une trêve. Surtout que la Tunisie de Saïd gène par ses positions trop souverainistes, trop méfiantes vis à vis de l’OTAN et des Etats-Unis.
Le 15 janvier, dans un entretien accordé à la version arabophone du groupe télévisuel allemand, Deutsche Welle, l’ambassadeur de la Tunisie en Allemagne, Ahmed Chafra, n’a pas caché sa surprise face à l’absence de son pays dans la liste des participants. Rappelant que son pays, actuellement membre du Conseil de sécurité de l’ONU était «le plus touché» par la crise libyenne, le diplomate s’est en outre interrogé sur les raisons motivant la décision de Berlin, adepte, selon lui, de l’approche multilatéraliste dans la résolution des conflits.
Sans participer au dîner, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a soudainement quitté Berlin pour retourner dans son pays. On a dit que son départ est une réaction à « l’accusation portée publiquement à son encontre » ; celle d’avoir « envoyé des rebelles syriens à Tripoli pour soutenir le gouvernement d’al-Sarraj ». Mais tout ceci n’est que du décor, la grande guerre nord-africaine est en voie de gestation.
Des chasseurs supersoniques MiG-23 de Haftar ont détruit un navire transportant des armes turques au large des côtes libyennes.
Selon le site Avia.pro, des chasseurs supersoniques MiG-23 armés de missiles X-23 avaient détruit un navire transportant des armes et des munitions pour le gouvernement d’unité nationale de Libye près de Tripoli. Le navire appartiendrait vraisemblablement à la Turquie. Haftar avait déjà annoncé que ses forces étaient prêtes à couler tout navire de mer qui tenterait d’entrer dans les eaux territoriales de la Libye sans son autorisation. La conférence de Berlin semble l’avoir bien boosté.
Source: Avec PressTV