La Palestine vient de perdre de nouveau l’un de ses héros inconnus, sur la voie de sa libération : le martyr Baha Abou al-Atta, tué le mardi ainsi que sa femme…
Parmi les Palestiniens, ce chef des brigades al-Quds pour la région nord du mouvement de résistance du Jihad islamique, et l’un des membres de son conseil militaire était peu connu. Comme les innombrables résistants palestiniens.
Mais dans les médias israéliens, il était super médiatisé ces dernières semaines, constatent les observateurs.
Surtout depuis le mois de septembre dernier, lorsque la colonie de Sederot où le Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahu était en rencontre électorale avait fait l’objet de tirs de roquettes. Netanyahu avait alors fui devant les caméras. Un affront qu’il ne semble pas avoir oublié.
C’est ce commandant militaire âgé de 42 ans qui a été accusé d’avoir tiré ces roquettes. Depuis la bande de Gaza, ce petit bout de terre dans lequel sont entassés plus d’un million de Palestiniens, dans des conditions inhumaines, et qui continuent de résister par tous les moyens, les plus primitifs parfois à l’une des armées les plus sophistiquées. Dans le silence complice de la Communauté international
Pour cette armée, c’est d’ailleurs Abou al-Atta qui commande toutes les opérations de résistance exécutées par les brigades al-Quds. Ses dirigeants lui imputent les tirs de roquettes, l’envoie les drones et les opérations des snipers en direction de l’entourage de la bande de Gaza.
Mais depuis septembre, il est devenu la bête noire des médias israéliens : « bombe à retardement », « fauteur de trouble qui ne plie à personne », « celui qui n’arrête pas de bouger et dont on ne peut prévoir ce qu’il veut ». Ces attributs reviennent au porte-parole de l’armée d’occupation israélienne Avechaï Adraï. on ne cachait plus l’intention de le tuer…
Dans le Jerusalem Post, il est présenté comme faisant partie du trio des personnalités les plus dangereuses pour Israël, au côté du numéro un du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah et du commandant de l’Unité d’élite Al-Quds du corps des Gardiens de la révolution islamique, le général Qassem Souleimani. Il y est aussi présenté comme l’homme de l’Iran dans la bande de Gaza.
Avant ce mardi, ce père de 5 enfants avait fait l’objet de trois tentatives d’assassinat. En 2012, de laquelle il en est sorti blessé. Et durant la dernière guerre de 2014. Il était alors le vice-commandant des brigades al-Quds de la région nord. Il a succédé à son chef Daniel Mansour, après l’assassinat de celui-ci par Israël en aout 2014.
La quatrième a eu raison de lui.
Un drone israélien et un avion ont été utilisés pour sa liquidation, rapporte la chaine de télévision israélienne i24.
Le premier, de type Quadcopter, muni de caméras, avait survolé avant la date de son assassinat et à trois reprises sa maison située dans le quartier Chouchaiyat, à l’est de Gaza.
Toujours d’après i24, le drone aurait de nouveau survolé cet appartement quelques minutes avant son assassinat, s’approchant de son balcon, le photographiant, avant de tirer une bombe qui n’a causé que des dégâts mineurs. Une minute plus tard, un avion militaire israélien a tiré deux missiles en sa direction, le détruisant en entier.
A peine Abou Al-Atta était-il tombé en martyr, que son prénom Baha baptisait un bébé qui venait de naitre dans son quartier. Le fils de sa sœur lequel tient aussi son nom.
C’est devenu une coutume chez les palestiniens que de baptiser leurs nouveau-nés du nom de leurs martyrs. Question de perpétuer leur résistance.
Depuis que leur patrie leur a été usurpée, ils ne se sont pas lassés d’inventer les moyens de leur survie.
Source: Divers