Se sachant vaincus et ne pouvant plus influer d’une quelconque façon sur le départ tellement souhaité du président Bachar al-Assad, les Etats-Unis continuent néanmoins de faire ce qu’ils savent le mieux: voler les ressources des autres nations.
Bien que l’annonce du départ des troupes US de Syrie faite par Donald Trump ait été non pas un geste de «bonne» volonté étasunienne, mais surtout due à la compréhension de ne plus pouvoir y rester éternellement, sachant que le terrorisme que les Occidentaux ont eux-mêmes fait prospérer en terre syrienne dans le but de faire tomber le gouvernement légitime a été vaincu par la Syrie et ses alliés, il fallait néanmoins s’y attendre: même en partant les Américains poursuivent leur rôle néfaste.
Les administrations étasuniennes changent, la réalité elle reste la même. Celle d’un pays néocolonialiste à l’extrême, pilleur des ressources naturelles de pays à divers endroits du monde. Pétrole en Irak, facilitation de production et exportation de drogue à partir d’Afghanistan, diamants, coltan, cobalt et autres ressources stratégiques en République démocratique du Congo, les exemples ne manquent guère. Bien que le cas syrien soit tout de même différent.
En effet, le scénario voulu au départ par Washington n’a pu être mené à bien. Le leader syrien, stigmatisé en Occident par ses élites politico-médiatiques, est toujours debout. Plus que cela, il a repris la grande partie de son territoire, sur lequel vivent les ¾ de citoyens syriens, en éliminant avec l’aide des pays alliés la menace terroriste qui paraissait invincible il y a encore quelques années, au vu du nombre de terroristes étrangers ayant fait le déplacement dans ce pays et des moyens qu’ils se procuraient aussi bien de la part de leurs mentors extérieurs, que des ressources qu’ils s’accaparaient sur place.
Désormais les Etasuniens partent. Car vaincus et incapables de faire chavirer radicalement la situation. Avec eux, leurs autres «amis occidentaux, notamment français. Et en laissant tomber par la même occasion leurs «alliés» kurdes des FDS qui se sont retrouvés face à la puissance de guerre turque, déterminée à en finir avec des éléments hostiles à ses frontières, obligeant ces derniers à reprendre le dialogue avec Damas et accepter les conditions du pouvoir légitime. Ceci étant dit, Trump est évidemment sous pression aussi. En premier lieu par l’Etat-profond étasunien. Sans oublier de toute manière que ce même Trump et son administration font eux-mêmes, qu’on le veuille ou non, partie du système mafieux US. Avec les méthodes connues et reconnues.
Et à ce titre, l’annonce faite par l’administration washingtonienne quant au fait de garder une certaine présence sur les champs pétroliers syriens de l’est, confirme plusieurs choses. Les USA, savent parfaitement que leur rôle au Moyen-Orient a sérieusement diminué – on est loin des années 2001-2006. L’Irak, voisin de la Syrie et jadis occupé par les troupes américaines, affirme ne plus vouloir ces troupes chez lui. Au moment même où l’influence de l’Iran en Irak comme dans d’autres pays est clairement à la hausse. Les alliés arabes traditionnels de Washington commencent de plus en plus à porter leur regard en direction d’autres partenaires, notamment Pékin et Moscou. Certes, sans mouvement brusque. Mais le processus est bien là. Quant au principal allié des USA dans la région, en l’occurrence Israël, il ne cache pas sa déception sur le fait que le garant de sa sécurité, perd sérieusement en puissance et en notoriété. Surtout que Tel-Aviv comprend parfaitement aussi que malgré les années de guerre, de souffrances et de destructions, la République arabe syrienne récupère peu à peu son statut de puissance régionale, avec là aussi le soutien de ses alliés. Notamment sur le plan militaire. Sans oublier la puissance iranienne qui lui donne toujours un peu plus d’insomnie. Tous ces éléments ne peuvent être ignorés par l’administration de Washington.
D’autre part et il ne faut pas l’oublier aussi: un voleur reste un voleur. Au vu des informations relayées par diverses sources bien informées, les services secrets et les sociétés militaires privées US «gagnent» plus de 30 millions de dollars par mois via le vol des ressources pétrolières syriennes. Soyons franc: qu’attendre d’un Etat dont l’histoire de base se résume par le vol de territoires et de ressources aux autochtones par des migrants européens majoritairement anglo-saxons, bien souvent au passé criminel et marginal ? Aussi, ce «business» permet en quelque sorte de se laver des accusations d’avoir lâché ses alliés kurdes dans le nord syrien, sachant que lesdites zones pétrolières sont contrôlées par les Etasuniens en compagnie des FDS.
Maintenant parlons justement des FDS. Si les éléments kurdes en question n’ont pas attendu longtemps et ont fait appel à Damas en vue de venir les protéger contre la puissance militaire turque, ces éléments doivent comprendre une bonne fois pour toute aussi que la poursuite d’un double-jeu de traitres, ne leur apportera au final rien de positif. Evidemment, se sentir protégés d’une part par les unités régulières de l’armée gouvernementale syrienne dans les zones frontalières avec la Turquie, et de l’autre la poursuite du sale jeu qui les caractérise en coordination avec Washington, Paris et Tel-Aviv, ne sera tolérée.
En attendant, le travail continue. Damas a repris sous son contrôle des territoires supplémentaires du nord syrien, ainsi qu’une large zone frontalière avec la Turquie. Et vraisemblablement, rien ne saura stopper la détermination de la République arabe dans la reprise de la totalité de ses territoires. Pour cela, il peut compter sur le soutien de ses principaux alliés, russe et iranien en l’occurrence. La Turquie, elle, a déjà vraisemblablement accepté l’idée d’un maintien d’Assad à la tête du pays. Quant à la présence étasunienne et de ses proxys kurdes dans une zone majoritairement arabe, cela ne saurait durer trop longtemps. D’ailleurs, plusieurs manifestations de la population syrienne contre l’occupation illégale des USA/FDS ont déjà été observées dans la zone concernée. Un peu de patience donc encore. Les Etasuniens seront forcés de partir. Quant aux pseudo-FDS, soit ils auront compris la leçon récente, soit devront assumer les conséquences méritées.
Par Mikhail Gamandiy-Egorov.
Source : Observateur continental