Le ministre iranien des Affaires étrangères a dénoncé jeudi « l’agitation » orchestrée selon lui autour des récentes attaques contre des installations pétrolières saoudiennes afin de préparer l’opinion mondiale à une guerre contre l’Iran.
« ‘Acte de guerre’ ou AGITATION en vue d’une GUERRE ? » écrit Mohammad Javad Zarif sur son compte Twitter en écho à des propos tenus la veille en Arabie par le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo.
En visite à Jeddah, M. Pompeo a qualifié « d’acte de guerre » les attaques ayant visé samedi deux infrastructures pétrolières majeures du royaume saoudien et qu’il a de nouveau attribuées à l’Iran. Lors de sa rencontre avec le prince héritier Mohammed ben Salmane, il a déclaré que l’attaque constituait un « véritable test » de la volonté mondiale face à l’Iran.
Ryad a de son côté affirmé que Téhéran avait « incontestablement parrainé » ces attaques menées par voie aérienne et revendiquées par le mouvement Ansarullah du Yémen.
Par la suite, Pompeo s’est rendu à Abu Dhabi pour y rencontrer son prince héritier d’Abou Dhabi et homme fort des Emirats Mohammed ben Zayed.
Sans les nommer, M. Zarif accuse ces deux princes héritiers et d’autres, de chercher à « tromper [le président américain Donald Trump] pour le mener à la guerre ».
« Dans leur propre intérêt [ces gens-là] feraient bien de prier qu’ils n’obtiennent pas ce qu’ils cherchent », met en garde M. Zarif.
M. Zarif estime par ailleurs que les Saoudiens « sont en train de payer » pour leur implication dans la guerre au Yémen, où Ryad intervient depuis 2015 à la tête d’une coalition militaire en soutien à son homme de main, le president contestee Abed Rabbo Mansour Hadi qu’elle veut imposer par la force aux Yéménites.
Depuis dimanche, l’Iran a rejeté à plusieurs reprises les accusations américaines et saoudiennes le tenant pour responsables des attaques contre les installations du groupe pétrolier saoudien Aramco.
Mercredi, le président iranien Hassan Rohani a qualifié ces raids d' »avertissement » lancé par « les Yéménites » à Ryad.
Paris a pour sa part jugé jeudi « relativement peu crédible » que ces attaques aient pu être perpétrées par les Houthis.
M. Trump a laissé entendre mercredi qu’il n’excluait aucune « option » contre l’Iran après ces attaques.
Source: Avec AFP