Quelque trois millions de barils de pétrole saoudien par jour resteront indisponibles pendant un mois, soit environ la moitié de la production suspendue après les attaques yéménites ayant ciblé des infrastructures majeures, a estimé mardi le spécialiste de l’analyse des marchés pétroliers S&P Platts.
Samedi, les attaques de drones revendiquées par les forces yéménites (armée + Ansarullah) à Abqaiq -la plus grande usine de traitement au monde- et contre le gisement de pétrole de Khurais ont provoqué une suspension de 5,7 millions de barils par jour (bpj), soit 6% de la production mondiale.
« A ce stade, il semble probable qu’environ 3 millions de bpj de pétrole brut saoudien seront hors d’usage pendant au moins un mois », a déclaré S&P Global Platts dans un rapport.
Les prix du pétrole ont légèrement fléchi mardi après les hausses record de la veille, alors que l’incertitude règne sur les marchés mondiaux quant au calendrier de relance de sa production par l’Arabie saoudite, poids lourd de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep).
Le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdel Aziz ben Salmane, tiendra, ce mardi 17 septembre, sa première conférence de presse depuis les attaques, mais l’objet de celle-ci n’a pas été précisée par les autorités.
« L’Arabie saoudite dira probablement qu’elle peut pleinement approvisionner ses clients, mais avec le temps, cela pourrait devenir difficile. Toute indication de retard ou de contraction de l’approvisionnement entraînera de nouvelles hausses de prix dans les semaines/mois à venir », a prévenu S&P Platts.
Riyad pompe traditionnellement environ 9,9 millions de barils par jour, dont 7 millions sont exportés, notamment vers les marchés asiatiques.
Selon la société basée à Londres Capital Economics, les stocks mondiaux de brut, estimés à environ 6,1 milliards de barils, devraient être en mesure de compenser la perte de production.
Les prix du pétrole pourraient retomber à environ 60 dollars (54 euros) le baril, si l’Arabie saoudite réussit à rétablir sa production totale d’ici la semaine prochaine, ou à l’inverse atteindre 85 dollars (77 euros) le baril si cela prend des mois et que les tensions persistent, a-t-elle ajouté.
Le Brent se négociait au-dessus de 67 dollars (60 euros) le baril mardi matin, enregistrant une légère baisse après avoir bondi de 20% lundi, soit la hausse la plus importante depuis la guerre du Golfe en 1991.
La crise a par ailleurs ravivé les craintes d’un conflit dans la région, Ryad et Washington pointant du doigt le rôle de l’Iran dans ces attaques.
Téhéran a nié son implication affirmant que les forces yéménites avaient le droit de se « défendre » face aux massacres saoudiens au Yémen.
Source: Avec AFP