Des médias américains évoquent divers scénarios au sujet des S-400 russes dont la Turquie a reçu les premiers composants. L’achat par la Turquie des batteries de missiles russes S-400 a provoqué ces dernières semaines des spéculations sur l’avenir des relations d’Ankara avec Washington et Moscou.
Sur ce fond, certains experts disent que la plus grande inquiétude de la Maison-Blanche concerne l’interception de l’itinéraire de vol des F-35 américains par les S-400 russes, un peu comme ce qui est le cas actuellement au Moyen-Orient et dans la mer Baltique. Ceci étant dit, d’autres médias américains dont le New York Times estiment que la décision d’Ankara d’acheter des batteries de missile S-400 à la Russie, s’explique surtout par l’absence de confiance, côté turc, envers les États-Unis, et les coopérations croissantes turco-russes.
C’est comme si la Turquie, suite au soi-disant retrait américain du Moyen-Orient, prenait ses distances avec l’Occident, surtout que l’influence russe semble se renforcer dans la région. Et pourtant, cette hypothèse ne devrait pas nous faire ignorer un autre scénario, aussi plausible, qui n’a pas échappé aux médias US.
N’oublions que la Turquie mène une étroite coopération avec les États-Unis sur le front d’Idlib dans la Nord-Ouest syrien et contre les opérations menées par l’armée syrienne épaulée par la Russie. De même, les États-Unis et Israël tentent, vainement, depuis 2018, de percer l’énigme des missiles S-300 et S-400 russes. L’achat des S-400 russes par Ankara ne serait-il pas une connivence turco-américano-israélienne pour mener à bien, ensemble, ce plan ?
Beaucoup de choses renforcent la probabilité de ce scénario. Le président turc a proposé une gestion « conjointe » des S-400 turcs. Malgré les menaces de sanction relayées par des médias, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dit être informé par son homologue américain que la Turquie ne serait pas sanctionnée, en cas d’achat des S-400 russes. Erdogan se dit confiant sur le fait que « les différends autour de l’achat des S-400 russes seront réglés sans aucun problème ». « Mon homologue américain finira par me soutenir », dit-il.
Dans le même temps, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a annoncé que l’achat de S-400 était une nécessité et pas un choix. Le général turc a tenu à dire que l’achat des batteries de missile S-400 russes ne signifierait nullement un changement de la stratégie d’Ankara. Et il serait utile de rappeler également que le Pentagone a suspendu sine die toute réunion pour discuter d’éventuelles sanctions contre la Turquie. Les S-400 turcs ne seraient-ils donc pas un piège par Moscou ?
Source: Avec PressTV