Le ministre iranien des Affaires étrangères vient de clore une visite particulièrement importante en Irak au cours de laquelle il s’est entretenu à la fois avec le président, le Premier ministre ainsi qu’avec les différentes personnalités politiques et commandants des Unités de mobilisation populaire (Hachd Chaabi).
Les analystes politiques relèvent une nouvelle stratégie « américaine » de l’Iran qui, depuis son entrée en vigueur il y a un mois avec l’annonce de la réduction des engagements iraniens au titre du PGAC puis la mise en ordre de bataille des forces armées iraniennes, commence peu à peu à porter ses fruits.
Le dernier volet de cette stratégie a été dévoilé dimanche à Bagdad, quand le ministre iranien des Affaires étrangères a fait part de la disponibilité de l’Iran à signer un « pacte de non agression » avec les pays de la région dont « la phobie anti-Iran », fait les choux gras des Américains et de leur industrie d’armement. La dernière manifestation de ce mécanisme d’exploitation US remonte à il y a deux jours quand Washington a annoncé avoir signé un contrat de 4 milliards de dollars avec l’Arabie saoudite, un de plus, pour récompenser le déploiement de son groupe aéronaval USS Lincoln dans la région et l’envoi de ses 1500 militaires.
Certaines sources régionales évoquent les tentatives US destinées à ouvrir des canaux de dialogue avec l’Irak. Selon la presse arabe, les Américains, dont les forces ont été mises à la rude épreuve ces derniers temps sur le sol irakien, frapperaient à « six portes différentes » pour dialoguer avec l’Iran. Coté iranien le refus est net.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Sayed Abbas Moussavi, a refusé dimanche de façon catégorique l’existence de tout dialogue direct ou indirect avec les Américains.
Même la presse israélienne suit les efforts US avec inquiétude : » Les canaux secondaires par lesquels l’administration Trump a tenté d’amorcer des pourparlers « exploratoires » avec Téhéran se sont heurtés à un mur blanc, ce qui a poussé les Américains à interpréter le silence iranien comme un stratagème en prévision des attaques que l’Iran compte mener contre les forces américaines. C’est d’ailleurs dans ce sens que Trump a décidé d’envoyer 1 500 soldats supplémentaires dans le golfe Persqiue, spécule DEBKAfile le site proche des milieux du renseignement de l’armée israélienne.
Autre signe inquiétant, le Premier ministre irakien, proche de la Résistance a refusé de se rendre à Washington, refus qui a été interprété par les États-Unis comme étant un refus de l’Iran pour dialoguer.
Selon ces sources, alors que les visas du Premier ministre irakien et sa délégation l’accompagnant avaient été délivrés, ce dernier aurait décidé de ne pas se rendre aux États-Unis. Inquiets, les Américains ont proposé que le président irakien Barham Salih préside la délégation irakienne pendant sa visite aux États-Unis », affirme Middle East News.
Adel Abdel-Mehdi et d’autres membres de son gouvernement ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils n’acceptaient pas les sanctions unilatérales des États-Unis contre l’Iran et qu’ils ne se voyaient pas obligés de les respecter. Face à cette intransigeance, l’Irak a été exempté des sanctions les États-Unis sur les importations d’électricité et de gaz en provenance d’Iran.
Lors d’une conférence de presse, mercredi 22 mai à Bagdad, le chargé d’affaires à l’ambassade des États-Unis en Irak, Joey Hood, a déclaré aux journalistes que l’administration Trump avait décidé d’accorder à l’Irak, l’autorisation spéciale d’importer d’Iran du gaz naturel et de l’électricité, malgré les interdictions imposées dans le cadre des sanctions unilatérales de Washington contre la République islamique d’Iran.
Source: PressTV