Les relations entre les deux princes héritiers d’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis semblent traverser une réelle crise.
Abu Dhabi parait sérieusement embarrassée par l’affaire du journaliste dissident saoudien Jamal Khashoggi, tué dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando venu du cercle très proche de Mohamad ben Salmane
Elle craint que le tollé international contre Riad et MBS ne la touche elle aussi, et surtout son compagnon de route, Mohamad ben Zayed.
Selon des observateurs qui se sont confiés au site émirati Imarates71, les autorités émiraties seraient en train de repenser cette alliance.
Au début, MBZ était considéré comme le parrain de MBS, et la relation qui unissait les deux émirs était telle du maitre avec son disciple, comme se plaisaient à la décrire de nombreux médias occidentaux.
Dans les deux dernières années, et surtout avec la crise du Golfe avec le Qatar, une haute commission conjointe a été mise sur pied entre les deux pays. Elle illustrait un rapprochement qui a toutes les apparences d’une alliance sans précédent.
Mais l’assassinat de Khashoggi a gâché les choses. « Son prix pourrait être beaucoup trop élevé sur le plan international pour les saoudiens et ne va plus réaliser les intérêts des Emiratis », ont rapporté des observateurs au site Imarates71.
Et de poursuivre : « MBS, quoiqu’il imite Abu Dhabi dans sa politique de répression interne, a dépassé les bornes cette fois-ci du texte. Avec son enthousiasme démesuré, il s’est impliqué dans une crise internationale et Abu Dhabi craint d’en payer les frais elle aussi ».
Les EAU craignent pour leur réputation internationale d’autant qu’un rapport de l’Onu les avait épinglés en signalant l’identité de ses dirigeants politiques et militaires suspectés de crimes de guerre au Yémen.
Or certains observateurs s’interrogent si les EAU n’ont pas intérêt à ce que MBS se noie dans ses crises et d’entrainer l’Arabie avec lui. Pour tout simplement lui succéder et devenir le maitre de la région.