Sur la situation en Algérie, l’heure est aux grandes manipulations médiatiques. Alors que les médias mainstream continuent à refléter l’image d’une Algérie en état de pré guerre-civile, ce qui de l’aveu des témoins oculaires est totalement infondé, une information révélée le samedi 2 mars par le quotidien américain The New York Times fait état de l’organisation en 2017 de « manœuvres militaires secrètes » par les États-Unis sur les frontières orientales entre l’Algérie et la Tunisie.
Parallèlement aux agissements croissants américano-otaniens dans la région du Sahel, soit aux portes de l’Algérie, le fait de diffuser cette info n’est pas anodin : est-ce un avertissement que les Américains lancent au pouvoir algérien ?
« Il y a deux ans, des Marines américains ont lutté contre des terroristes d’Al-Qaïda dans l’ouest de la Tunisie, le long de la frontière algérienne. Un soldat américain et un soldat tunisien ont été blessés. Pourtant, de nombreux détails sur les affrontements de février 2017 restent obscurs, en grande partie à cause des sensibilités politiques du gouvernement tunisien sur la présence des forces américaines sur son territoire.
Les responsables américains ont uniquement annoncé que la bataille s’est déroulée dans un pays ‘hôte’ nord-africain. Les autorités tunisiennes ont refusé de confirmer que quelque chose s’était passé.
L’année dernière, lorsqu’un des rapports les plus détaillés sur les affrontements de 2017 a été publié par Task & Purpose, un site web américain privé, le ministère tunisien de la Défense s’est montré dédaigneux. Selon le ministère, “la présence des troupes américaines en Tunisie était uniquement destinée à la coopération et à la formation, et non à la conduite d’opérations”.
Mais en réalité, les États-Unis et la Tunisie ont discrètement développé et renforcé leurs liens en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme au cours des dernières années. Environ 150 Américains ont formé et conseillé leurs homologues tunisiens dans l’une des plus grandes missions de ce type sur le continent africain.
Et les affrontements de 2017, confirmés par un responsable et un expert américain en matière de sécurité, étaient un exemple flagrant des risques auxquels les forces américaines sont confrontées lorsqu’elles tentent d’aider leurs alliés nord-africains à combattre des groupes liés à Al-Qaïda.
L’intensification de la participation des États-Unis à un ensemble de missions secrètes n’a généralement pas été signalée, car les Tunisiens et les Américains craignent que cela ne suscite encore plus la violence extrémiste. Il existe également une forte aversion, à travers tout le spectre politique, en Afrique du Nord pour une intervention occidentale dans la région.
Néanmoins, cette coopération croissante est remarquable, car elle intervient à un moment où le Pentagone réduit sa présence ailleurs sur le continent, notamment en Afrique de l’Ouest, alors que l’armée américaine se concentre de plus en plus sur les défis que posent la Russie et la Chine.
Un contingent des forces d’opérations spéciales du Marine Corps, impliqué dans la bataille de 2017, fait partie des 150 Américains opérant en Tunisie.
En effet, la coopération entre Washington et la Tunisie en matière de sécurité se renforce : gilets pare-balles, fusils et lunettes de vision nocturne, avions de reconnaissance et bateaux de patrouille à grande vitesse, radios et dispositifs pour contrer les explosifs improvisés. La valeur des équipements militaires américains, livrés à la Tunisie, est passée de 12 millions de dollars en 2012 à 119 millions de dollars en 2017, selon les données du gouvernement.
Dans la région montagneuse de Kasserine, seules quelques dizaines de guérilleros sont actifs à un moment donné. Pourtant, à cause de sa proximité avec la frontière algérienne, l’armée tunisienne a eu du mal à sécuriser cette région. »
Source: PressTV