Le président russe semble avoir joué un rôle crucial dans la réconciliation des rivaux saoudiens et iraniens, qui ont enfin laissé de côté leurs divergences pour conclure le premier accord en 15 ans avec la Russie, non membre de l’organisation.
Le dirigeant russe Vladimir Poutine a joué un rôle de médiateur entre Riyad et Téhéran, alors qu’à l’approche de la conclusion de l’accord l’atmosphère était encore bien tendue entre les principaux acteurs, signale Reuters.
Les marchés de l’or noir allaient dans le sens inverse, le prince saoudien Mohammed avait à plusieurs reprises demandé à l’Iran de participer à la réduction de la production. Et puis, peu avant le jour fatidique, Riyad s’est retiré de l’accord menaçant d’augmenter son extraction si l’Iran ne cédait pas.
C’est là que la Russie est entrée en jeu. Après un coup de fil de Vladimir Poutine au président iranien Hassan Rouhani, ce dernier et le ministre du Pétrole Bijan Zangeneh sont allés voir le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, pour obtenir son consentement, a affirmé une source proche de l’ayatollah.
« Lors de la rencontre, le guide suprême Ali Khamenei a pointé l’importance de rester fidèle à la ligne rouge de l’Iran, qui consistait à ne pas céder à n’importe quelle pression politique et à n’accepter aucune réduction à Vienne », a précisé la source.
« M. Zangeneh a expliqué clairement sa stratégie et a reçu l’approbation du guide suprême. Ils se sont également accordés sur le fait que le lobbying politique était important, surtout avec M. Poutine ». Mercredi, les Saoudiens ont convenu de réduire fortement sa production de pétrole tandis que l’Iran se voyait autoriser à augmenter légèrement la sienne.
« Nous avons accepté », a déclaré le ministre du Pétrole Bijan Zangeneh par la suite. « Le coup de téléphone de MM. Rouhani et Poutine a joué un rôle clé. Après tout, la Russie a soutenu la réduction ». Mais l’Opep ne serait pas l’Opep sans une guéguerre menaçant de saper l’accord à la dernière minute. Et c’est l’Iraq qui a joué le rôle de trouble-fête. Pendant que les pourparlers au niveau des ministres battaient leur plein, le deuxième plus grand producteur de l’Opep insistait sur le fait qu’il ne pouvait pas se permettre de réduire l’extraction pétrolière, vu le coût de la lutte contre Daech. Or, sous la pression des autres membres de l’Opep, le ministre irakien du Pétrole Jabar Ali al-Luaibi a téléphoné, devant ses collègues, au premier ministre Haider al-Abadi.Ce dernier a dit : « Faites-le ».
C’est ainsi que l’accord a pu été conclu. Les récentes réunions de l’Opep se sont toutes soldées par un échec faute d’entente entre l’Arabie saoudite, de facto leader, et le troisième plus grand producteur qu’est l’Iran. Mercredi, les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sont finalement parvenus à un consensus autour de la baisse de la production, mesure indispensable pour assurer une hausse des prix du brut sur le marché international.
L’accord en question prévoit une réduction commune de l’extraction de pétrole de 1,2 million de barils par jour, pour atteindre 32,5 millions de barils, ce à partir du 1er janvier 2017. L’Opep a également autorisé l’Iran à augmenter le niveau de production pétrolière, sur fond de la réduction commune, de 90 000 barils par jour pour atteindre le niveau de 3 797 barils.
Source: Sputnik