La justice vénézuélienne a interdit mardi à Juan Guaido, qui s’est autoproclamé président, de quitter le pays, une riposte du président socialiste Nicolas Maduro face à cet opposant soutenu par les Etats-Unis.
Objet d’une enquête préliminaire, notamment pour « des actions ayant porté atteinte à la paix de la République », le chef du Parlement est soumis à une « interdiction de sortir du pays sans autorisation jusqu’à la fin de l’enquête » et à un « gel de (ses) comptes bancaires », a annoncé le président du Tribunal suprême de justice (TSJ), Maikel Moreno.
Le TSJ, plus haute juridiction du Venezuela, est acquis au pouvoir, tous ses membres ayant été désignés par le chavisme.
La Maison Blanche avait pourtant mis en garde plus tôt. « Ceux qui tentent de saboter la démocratie et de s’en prendre à Guaido en subiront les conséquences », a tweeté John Bolton, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.
« L’unique réponse du régime c’est la persécution, la répression », a dénoncé devant la presse Juan Guaido, 35 ans. Il a lancé un appel aux fonctionnaires de
la justice: « Vous n’avez pas à vous sacrifier pour l’usurpateur (Maduro, ndlr) et sa bande! ».
Pour fragiliser encore Nicolas Maduro, les Etats-Unis ont brandi mardi la menace de nouvelles sanctions. « Il n’y a pas de doutes que nous essayons de couper les fonds au régime », a déclaré le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.
Lundi, les Etats-Unis avaient déjà serré la vis sur le pétrole vénézuélien en visant la compagnie pétrolière PDVSA, à laquelle ils ont interdit de faire du commerce avec des entités américaines et dont ils ont gelé les avoirs à l’étranger.
Face aux sanctions américaines, les Vénézuéliens, déjà frappés de plein fouet par les pénuries de nourriture et de médicaments, redoutent désormais des difficultés d’approvisionnement en carburant, un comble dans ce pays aux plus importantes réserves de pétrole au monde, mais dont la production a fondu.
Source: Avec AFP