La décision du président américain Donald Trump de retirer ses troupes de la Syrie a été une grande surprise pour le président Recep Tayyep Erdogan, ont assuré des sources turques informées pour l’agence Reuters.
D’autant que tout s’est passé très vite. Il l’avait annoncée le 19 décembre dernier. Le lendemain, des dizaines de véhicules américains rentraient depuis la Syrie vers le Kurdistan irakien. Cinq jours plus tard, le 24 décembre, il signait l’ordre de retrait de ses troupes. À la grande surprise de tous les alliés de Washington, visiblement pris à l’improviste, ainsi que de certains membres de son administration.
Seulement deux semaines avant l’annonce du retrait, il avait contacté par téléphone son homologue turc, lui demandant s’il était en mesure d’éradiquer la milice wahhabite terroriste Daech.
Après l’appel téléphonique, il a alors demandé à son conseiller pour la sécurité nationale John Bolton d’entamer le retrait de ses forces de Syrie.
Toujours selon Reuters, citant quatre responsables américains, les commandants chargés de planifier le retrait américain ont r
ecommandé de permettre aux combattants kurdes qui combattent Daech de garder les armes que Washington leur avait offertes.
Or, à ce stade, les surprises d’Erdogan n’en étaient à leur fin.
Le vendredi 28 décembre, l’armée syrienne et des militaires russes sont rentrés dans la ville de Manbej, située au nord-est de la province nordique d’Alep. Et ce à la demande des Kurdes eux-mêmes, qui leur ont demandé de les protéger d’une invasion turque, s’engageant eux-mêmes à se retirer de la ville pour se consacrer à lutter contre Daech.
Cette ville faisait l’objet de menaces incessantes de la part du numéro un turc qui menaçait de l’envahir si les milices kurdes ne l’évacuaient pas. Il avait préparé une milice syrienne de 8.000 hommes pour l’aider à le faire. Elle se trouvait aux abords de Manbej, lorsque la brigade al-Nimr, force d’élite de l’armée syrienne l’a investie, escortée par la 5ème brigade et de militaires russes.
La première réaction d’Erdogan, selon lequel « le régime syrien mène une opération psychologique » montre bien que là-aussi il était sous l’effet de la surprise. Poutine n’ayant pas pris le soin de l’informer de la décision de Damas de rentrer aussi vite à Manbej. Quoique les Russes avaient mis en garde les Turcs contre l’envoi de leurs troupes vers les régions syriennes évacuées par les Etats-Unis. Leur entrée avait aussi été différée après l’entretien téléphonique avec Trump. Comme si Russes et Américains s’étaient entendus pour le prendre de court.
Pour compenser sa vexation, Erdogan a lui aussi préparé sa surprise. Il a fait entrer ce samedi ses troupes dans la ville frontalière syrienne de Jarablus, a rapporté l’agence russe Sputnik.
En même temps, des hélicoptères américains ont été aperçus patrouiller dans la zone et au-dessus de Manbej. Comme s’ils ont été pris à l’improviste à leur tour.
Sources: Reuters, Al-Mayadeen Tv, Sputnik
Source: Divers